POLITIQUE

A Mbacké, les talibés et les militants se sont rebellés contre les autorités politiques (Par Serigne Modou Bousso Dieng)


Ce qui s’est passé à Mbacké est déplorable et appelle la réprobation de tous! Voilà pourquoi, le Cercle des intellectuels Soufis (CUS) dénonce d’abord vigoureusement la pratique de violence comme moyen d’action politique. Cependant, il convient de rappeler que ce qui s’est déroulé le week-end dernier à Touba, et particulièrement à Mbacké, n’estrien d’autre que la manifestation de désobéissance politique des talibés mourides et des militants de l’opposition envers les autorités politiques.

Cette rébellion des talibés habitants de Touba, c’est l’explosion d’une somme de mécontentements longtemps contenus et refoulés. Cette déflagration menacera assurément l’ordre républicain. Financés par l’argent des fonds politiques de Macky Sall, et habillés de «Getzner» de la haute couture par Marième Faye Sall, beaucoup de marabouts et imams perdent leur emprise morale et peinent à dire nettement la vérité. Le Cercle des intellectuels Soufis pense que les hommes religieux doivent arrêter d’être dans le déni. Il les appelle à être conscients de la situation sociale, de la misère sociale que vivent les Sénégalais ainsi que de la détérioration de leurs conditions existentielles.

Le discernement, on le sait, c’est l’intelligence des situations et la capacité à apprécier avec justesse la réalité des choses. De ce point de vue, c’est de l’imposture morale que de chanter les louanges du régime au moment où les jeunes sont désemparés par le stress du manger quotidien et sonnés par le calvaire du transport et que la majorité des fidèles se débattent dans une pauvreté criarde.

Des religieux « perroquets » en perte de voix et de plumes
L’autorité religieuse, c’est la force de la vertu. Donc il serait insensé d’écouter des religieux perroquets en perte de plumes, sous l’emprise de la résignation, de la fatalité et des idées dominantes. L’homme religieux doit avoir la capacité d’interroger et de s’interroger. La prise de conscience doit être l’élément catalyseur de toute démarche d’apaisement politique et de règlement social. Sous ce rapport, le Cercle des Intellectuels Soufis appelle instamment ceux qui ont le privilège de représenter la religion, d’incarner l’autorité morale, à ne plusse taire face à l’infamie politique, face à cette crise existentielle qui menace notre vécu au Sénégal. C’est à vous, et à vous seuls, qu’il revient de réfléchir, d’analyser et parfois de prendre des risques pour rester dignes de votre mission et d’être ce que vous voulez. C’est à vous, et à personne d’autre, qu’il revient de trouver les mots de la réconciliation, de les prononcer, de les écrire avec force, mais aussi les panacées politiques pour pour vivre la tête haute face à des fanatiques politiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustration.
La parole ne doit plus être laissée aux criminels politiques, aux zélateurs de la haine ou à leurs proies endoctrinées.

Dans la même foulée, le Cercle des Intellectuels Soufis appelle de tousses vœux pour que les Imams puissent se réunir en séminaire où il puissent réfléchir à la manière de réajuster leurs prêches, réadapter leurs prêches, en vue de corriger sur le terrain la déviance juvénile et de trouver des réponses appropriées à la distorsion politique et aux discours de violence.

Par Serigne Modou Bousso Dieng
Président du Cercle des intellectuels Soufis
et petit-fils de Serigne Touba

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