POLITIQUE

« APPEL À UN DÉBAT PUBLIC OUVERT POUR DES CONSENSUS FORTS, » (MESURE)

Réunis autour du groupe Sénégal du RASA (Rapport alternatif sur l’Afrique), des acteurs sénégalais, préoccupés par les risques qui pèsent sur l’avenir de notre pays et le devenir de notre jeunesse et des générations futures, se mobilisent indépendamment de toutes obédiences politiques, ethniques, ou religieuses pour que notre pays ne bascule pas dans l’abime.

Il s’agit de la Mobilisation pour un engagement citoyen vers la souveraineté, l’unité et la refondation (Mesure), qui appelle à un débat public ouvert pour des consensus politiques, sociaux et économiques forts, selon un communiqué. Lequel, reçu à Emedia, précise que « l’objectif est d’engager les citoyens sénégalais autour d’une réflexion à la fois stratégique et mobilisatrice d’une véritable force républicaine pour la sauvegarde de notre état de droit, du vivre ensemble et de la stabilité sociale nécessaire pour construire le progrès économique, social durable et inclusif au Sénégal. »

Pour ses initiateurs, « le dialogue transpartisan et fédérateur est essentiel à une redéfinition consensuelle des priorités stratégiques qui nous permettront de faire face à toutes les autres formes de menaces intérieures et extérieures, notamment l’accroissement continue du coût de la vie ( habitat, alimentation, éducation, santé, eau, électricité, transport,…), les conséquences tous azimut de la pandémie à Covid-19, les menaces liées à la déstabilisation du Sahel, les impacts de la crise russo-ukrainienne sur notre économie, toutes les autres formes de dépendance stratégique que subit notre pays depuis son accession à la souveraineté internationale. »

L’initiative est lancée au moment où déplorent-ils : « L’action politique, qui occupe une place importante dans le quotidien des Sénégalais, est aujourd’hui totalement dévoyée. Elle est moins orientée vers les intérêts supérieurs de la nation et la réalisation inclusive du bien-être collectif, et vers des débats sur les priorités et enjeux cruciaux », se préoccupent ses initiateurs. Au contraire, elle répond à la logique de satisfaction des intérêts partisans, des aspirations singulières et des agendas qui ne mobilisent ni la majorité des sénégalais, ni les spécificités qui caractérisent notre société sénégalaise. Elle se résume de plus en plus à des invectives, des insultes, des calomnies, de la manipulation de l’opinion publique, de la politisation de certaines institutions, des menaces de mort, de la violence verbale et physique. Ces nouveaux modes décadents d’expression de l’action politique sont relayés par les puissants supports que sont les réseaux sociaux. »

Selon eux, « la logique clanique et partisane est si manifeste qu’il n’est pas exagéré de dire que le pays fonctionne comme une juxtaposition de groupes aux intérêts de plus en plus divergents et inconciliables. La culture du dialogue, jadis chère aux Sénégalais, se délite d’année en année. Les émeutes vécues en mars 2021, les violences verbales et physiques observées lors des campagnes électorales et à l’Assemblée nationale ainsi que dans la société en général, font partie des manifestations de cette crise profonde de la société sénégalaise. Dès lors, c’est le vivre ensemble et la démocratie dans tous leurs aspects qui sont menacés, c’est à dire l’expression de la pluralité, le dialogue permanent des différences, l’égalité des chances devant les opportunités économiques, l’accès de tous les citoyens à la justice, la prise en compte de toutes les couches sociales par les politiques publiques, l’inclusion et l’équité en faveur des plus vulnérables. »

Par ailleurs, regrettent-ils, « cette menace sur les acquis démocratiques est notée dans un contexte où notre pays, de par les ressources énergétiques qui y ont été découvertes, fait l’objet de toutes les convoitises, y compris de la part de forces obscures : des convoitises qui, si on n’y prend garde, peuvent installer le pays dans une trajectoire d’instabilité, de violence préjudiciable à notre développement et notre progrès. Tous ces faits constituent des signaux suffisants pour alerter sur la marche de notre pays et inviter l’ensemble des acteurs à plus de retenue et au dialogue constructif favorable à une redéfinition claire et assumée par tous, des termes de références de notre démocratie, des institutions, et plus globalement du contrat social sénégalais. »

Ainsi, souligne le document l’initiative de Mesure « se veut d’abord dissuasive par rapport à toutes les actions susceptibles de déstabiliser notre pays en anticipant sur leur origine ou leur développement dans l’espace public sénégalais. » A cet effet, « elle (l’initiative) met un accent particulier sur des débats d’idées, la production et l’appropriation d’analyses basées sur des données probantes et d’informations crédibles, pour réduire l’impact de la désinformation et la mésinformation du grand public qui influencent l’opinion publique, les mouvements sociaux et les comportements. »

Elle consiste également « à mobiliser un public large et ouvert impliquant toutes les organisations citoyennes et politiques, personnalités publiques, acteurs économiques et sociaux sur les orientations stratégiques que nous proposons ensemble pour notre pays, pour ainsi influencer positivement, suivre et évaluer les décisions et politiques publiques qui seront prises. »

Soutenant que « ce dialogue s’impose d’autant plus que le pays s’achemine en 2024 vers des joutes électorales qui constituent un autre tournant majeur dans la marche de la nation. La rupture de confiance entre acteurs dans ce contexte s’ajoute à la crise de confiance envers les institutions malmenées à l’extrême », Mesure annonce qu’« une stratégie de communication publique sera élaborée et mise en exécution en partenariat avec les médias publics et privés et à travers les réseaux sociaux ; une série de débats portant sur le Dialogue Citoyen pour une République sénégalaise refondée au service du progrès dans la justice, l’équité, la paix durable sera organisée selon un plan d’action imminent jusqu’à la veille de l’élection présidentielle de Février 2024 », dans son communiqué. Lequel insiste également sur « les conditions d’organisation d’un processus électoral respectueux des termes de la Constitution, transparent, crédible et non violent » comme « une préoccupation majeure » de l’initiative, qui « engagera les différents protagonistes autour d’un gentlemen agreement et d’un débat électoral public entre les principaux candidats ».

 

Dié BA

18 février 2023

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