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CE QUE RISQUE UN ÉVADÉ DE PRISON À MBOUR

Lors des douloureux événements de mars 2021, une mutinerie avait éclaté à la Maison d’arrêt et de correction de Mbour. Mamour Guèye faisait partie des 23 détenus qui s’étaient évadés. Il risque trois ans et sept mois.

 

 

Mamour Guèye fait partie des 23 détenus qui s’étaient évadés de la Maison d’arrêt et de correction de Mbour, en mars 2021, lors des événements provoqués par l’affaire Sonko-Adji Sarr. En février de la même année, il avait été arrêté au centre-ville de Mbour où il faisait laver sa voiture. Après son évasion, il s’était réfugié à Dakar. Mais il a eu la mauvaise idée de revenir à Mbour où il s’est marié et a fondé une famille. Il ne savait certainement pas qu’il était l’objet d’une traque.

« J’étais à l’infirmerie pour me faire soigner d’un abcès à la jambe. J’ai profité d’échauffourées entre des détenus et les gardes pénitentiaires pour m’évader. Je n’étais pas le seul », a-t-il déclaré à la barre du Tribunal de grande instance de Mbour. « Si vous n’êtes pas content de la peine qu’on vous a infligée, vous avez le droit de faire appel parce que le tribunal peut se tromper. Vous deviez faire comme tous ces prisonniers qui, malgré les incidents, ne se sont pas évadés », lui rappelle le Président du Tribunal.

Le Procureur a requis une peine de deux ans. La confusion de peines n’étant pas possible pour un cas d’évasion, le prévenu à qui il restait un an et sept mois, risque trois ans et sept mois. « C’est un cas qui a troublé l’ordre public. Lors des évènements du 5 mars 2021, des détenus se sont révoltés avec violence contre l’administration pénitentiaire. Ils ont profité d’un contexte politique. Les faits sont constants et avérés. Je requiers une peine de deux ans de prison ferme », a justifié le représentant du parquet.

« La réquisitoire du Procureur est très sévère. Je m’attendais à ce qu’il tienne compte de la situation sociale de mon client. Il a profité de la violence pour s’évader. C’est un jeune qui a l’avenir devant lui. Monsieur le Président, juger c’est comprendre. Certes mon client a fauté, il a manqué de maturité. Mais il a su se refaire une autre vie. Il a trouvé du travail, s’est acheté une voiture, s’est marié et sa femme attend un enfant. Donnez-lui une seconde chance », a plaidé Maître Tall.

L’autre avocat de la défense embouchera la même trompette en appelant à la « compréhension et à l’indulgence » du tribunal. « C’est un fait spontané, pas planifié. Il était à l’infirmerie lorsque les faits ont éclaté de l’intérieur. C’est un phénomène d’entraînement qui s’explique par la jeunesse de mon client », a plaidé Me Fall. L’affaire a été mise en délibéré pour le 21 février prochain.

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