Le président du tribunal correctionnel de Dakar a renvoyé pour une dernière fois le procès en diffamation devant opposer le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. Et ce, jusqu’au 16 mars. En effet, les débats ont été houleux entre les deux camps. Le président du tribunal ne cessait de prendre la parole pour rappeler les avocats à l’ordre. « Quand on juge ses semblables, autant donner l’exemple », a laissé entendre le juge. De leur côté, les avocats de la défense estiment qu’ils méritent le respect et ils n’accepteront pas d’être traités à part. Ensuite, les avocats du leader de Pastef ont formulé une demande de renvoi. Selon les robes noires, il y’a eu de nouvelles constitutions et ces avocats souhaitent avoir du temps pour prendre connaissance du dossier. À les en croire toujours, ils ont saisi le juge et le parquet d’une correspondance pour mettre à la disposition des avocats une clé USB versée à la procédure. Également, ajoute la défense, il y’a des témoins qui doivent être entendus dans cette affaire. « La défense a été invitée à donner les noms et adresses des personnes citées comme étant des témoins. Je dois également vous dire que la défense a reçu la totalité des documents sur sa demande », a répondu le maître des poursuites.
Par ailleurs, les avocats de Sonko ne comprennent toujours pas l’empressement du parquetier à vouloir que cette affaire soit jugée. Me Ousseynou Ngom a indiqué à ce sujet : « Le temps des hommes politiques n’est pas le temps de la justice. C’est un dossier ordinaire. Il faut qu’il soit jugé comme tel », dit-il. « Nous sommes dans un État de droit. C’est une affaire banale de diffamation. J’ai fait noter ma constitution avant hier. Je fais aujourd’hui noté la constitution de Me Ndoumbé Wone. On parle de renvoi ferme alors que ça devait faire l’objet d’un renvoi simple », a dit, pour sa part, Me Diatta selon qui, après un renvoi ferme il y a un renvoi ultime, ensuite un renvoi exceptionnel. « Il y a aussi un renvoi exceptionnellement exceptionnel », a ajouté un autre avocat de la défense.
Par ailleurs, les avocats du ministre se sont opposés au renvoi. « Nous sommes un État de droit et c’est une procédure banale et personne ne peut prouver que les droits de la défense ont été bafoués. Nous ne sommes pas des ennemis. Plaidons cette affaire et passons à autre chose. À la fin nous nous retrouverons tous ensemble », indique Me Kane. Il faut noter que le bâtonnier est intervenu pour également demander le renvoi.
Reprenant la parole à la suite des différentes parties, le juge a assuré que : « vous êtes d’excellents avocats qui avaient l’habitude de plaider des dossiers devant le tribunal. Ceux qui viennent de se constituer ont eu vent de la procédure et donc pourront aussi plaider le dossier ». Pour finir, le président du tribunal a décidé de renvoyer l’affaire pour une dernière fois et ce jusqu’au 16 mars prochain.