POLITIQUE
FAIRE DU PARCOURS PROFESSIONNEL LA VOIE ROYALE DES ÉTUDES (PAR MARY TEUW NIANE)
Dans notre pays, après le CM2, le parcours royal demeure encore la formation générale.
Cependant pour un pays qui construit son chemin vers le mieux-être des populations en vue d’aboutir à leur bien-être la voie royale de formation devrait être celle de la formation professionnelle, la formation à un métier.
Les centres de formation professionnels de proximité devaient fleurir dans les départements jusqu’aux communes s’ouvrant aux enfants sortant de l’école élémentaire et assurant les renforcements de capacité des personnes plus âgées qui ne sont pas alphabétisées.
Le pays devrait être une grande école de formation professionnelle pour rattraper le retard d’acquisition de compétences modernes dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’aquaculture, de la pêche, de la transformation agroalimentaire, de l’artisanat, dans les métiers techniques et dans les nouveaux métiers du vingt-unième siècle.
Malheureusement, il n’y a pas encore une véritable promotion par les pouvoirs publics du parcours professionnel.
Pourtant aujourd’hui, il est possible de suivre des études professionnelles jusqu’au doctorat à l’image des études générales tant prisées.
Ainsi après le CFEE, est-il possible de préparer successivement le CAP puis le BEP et enfin le BT à l’image dans le parcours des études générales du BFEM et du Baccalauréat.
Après le BT trois options s’offrent à l’apprenante et à l’apprenant qui ont choisi le parcours professionnel : le BTS, le DUT ou bien le D ISEP.
Après ces diplômes, ils peuvent préparer la licence professionnelle puis le master professionnel et enfin aboutir au doctorat qui est le diplôme terminal le plus élevé du parcours des études générales.
Dans la réorientation de l’éducation de base vers la formation professionnelle, il est important de mieux faire comprendre aux familles et aux élèves l’existence de ce parcours.
La meilleure connaissance de ce parcours professionnel contribuera à lever les réticences de certains parents ou de certains élèves envers la formation professionnelle qui dans beaucoup de cas correspond mieux au profil et aux aptitudes des enfants.
Une organisation des études professionnelles en crédits permettrait aussi de mieux capitaliser les formations certifiantes qu’offrent actuellement le 3FPT, FORCE N de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS), etc. et en faire des briques dans le parcours professionnel.
En fin de compte, les acteurs de la formation professionnelle devraient s’appuyer sur son parcours équivalent au parcours des études générales et ses opportunités d’insertion beaucoup plus grandes pour asseoir dans l’opinion publique qu’elle est la voie royale des études pour la jeunesse de notre pays.
Ainsi pourront-ils repositionner stratégiquement la formation professionnelle par rapport aux études générales comme en Allemagne, en Suisse, au Québec, en Corée du Sud et au Japon.
Cette réorientation des études vers la formation professionnelle est possible, elle relève en premier du leadership des autorités en charge du secteur de la formation professionnelle et de nos autorités politiques.
Dakar, dimanche 26 février 2023
Mary Teuw Niane