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LA MENACE FERME DES COMMERÇANTS

Les commerçants de Diourbel qui exercent au marché Ndoumbé Diop sont très remontés contre les autorités du ministère du Commerce qui retardent le démarrage des activités. Ils menacent de prendre possession des cantines de gré ou de force mercredi prochain.

 

 

En 2017, un incendie avait ravagé une partie du marché Ndoumbé Diop de Diourbel. L’Etat avait pris l’engagement de reconstruire la partie ravagée par le feu. Ce qui a été fait avec une enveloppe de 500 millions FCFA. Alors que les travaux sont terminés depuis, les commerçants s’impatientent et entendent occuper les cantines dès mercredi prochain. « De gré ou de force », préviennent-ils. C’est parce que les services du ministère du Commerce ont mis en place de nouvelles conditions d’acquisition. Ces conditions ont été portées à leur connaissance par l’équipe du Programme de modernisation et de gestion des marchés (Promogerm). Pour les commerçants, pour rien au monde, ils ne vont parapher ce cahier de charges.

Face à la presse, le délégué du marché, Modou Gueye Diop dit : « Nous sommes en rouge parce que nous sommes en colère. Le président Macky Sall nous avait dit, lorsqu’il nous a reçus après l’incendie en 2017, qu’il allait nous appuyer et reconstruire le marché. Mais, nous constatons que depuis la fin des travaux, chaque jour ce sont de nouvelles conditions qu’on veut nous imposer. Ce que nous ne sommes pas près d’accepter. Beaucoup parmi ces commerçants sinistrés du marché ont perdu la vie ou sont malades et ne sont plus aptes à travailler ». Mame Faty Niang, au nom des femmes, ajoute : « Ce marché a été construit en 1963, c’est le lieu qui pourvoit des emplois. Les pertes ont été incommensurables lors de l’incendie. Depuis 5 ans, le marché n’est pas ouvert. Si on ne le fait pas, ce sera une ville morte. Les pères et les mères de famille n’ont plus de revenus. C’est très difficile pour eux ».

À sa suite, Adama Ngom, délégué du secteur vente de tissus, accuse les autorités de retarder l’ouverture en leur demandant de signer les contrats du Promogem. « Nous ne sommes pas prêts à le faire. Nous l’avons rejeté devant le Conseil municipal et c’était en présence de la coordonnatrice du Promogem », a-t-il dit. Le maire n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire. D’ailleurs, tout dernièrement, le ministre du Commerce avait promis l’ouverture du marché le 1er février.

Se faisant plus précis, Abdou Karim Fofana disait : « Si l’Etat investit son marché, il doit au préalable réceptionner les travaux et s’assurer que tous les termes du contrat ont été respectés. Personne ne peut dicter la conduite à tenir. D’ici, la fin du mois, le marché peut rouvrir ses portes mais il faudra établir des conventions qui seront signées. Le marché doit avoir un délégué et un gestionnaire. Il y aura des jours qui seront destinés au nettoyage mais aussi des heures d’ouverture et de fermeture. Il faudra aussi éviter les installations anarchiques ».

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