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Les forces politiques en présence à Thiès : Rewmi, APR et Pastef sur le podium

S’il y a à cartographier les forces en présence dans la capitale du Rail, c’est Rewmi qui serait encore majoritaire. C’est-à-dire, soutiennent certains observateurs de la scène politique dans la ville aux deux-gares, ‘’si nous excluons les coalitions, pour prendre intrinsèquement les partis’’.
 
Au niveau de Thiès, pour déterminer les forces en présence par rapport à la configuration politique actuelle, il serait d’abord nécessaire de faire l’historique, pour se rendre compte du fait que jusqu’en 2000, c’est le Parti socialiste qui, étant au pouvoir, était majoritaire dans la ville.
 
Mais avec la perte du pouvoir, avec l’élection de Maitre Abdoulaye Wade, tous les ténors de ce parti avaient quitté la barque. Du coup, les verts ont perdu leur place de parti leader. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) supplanta le PS, avec le concours du Premier ministre Idrissa Seck, fils de Thiès.
 
Mais lorsqu’il y a eu le divorce entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck, constate ce cadre du Parti socialiste, Pape Amadou Sall, ‘’aussitôt, on s’est rendu compte que c’est le Rewmi qui était devenu hégémonique, parce que lors de sa première participation à une élection présidentielle, rien que dans Thiès, il avait devancé toutes les autres formations de presque 90 000 voix, et c’était énorme’’.
 
Pour dire, selon lui, que ‘’c’était plus qu’hégémonique même’’. Une suprématie qui, toutefois, au fil du temps, remarque-t-il, est passée à une ‘’majorité relative’’.
 
Mais, souligne-t-il, ‘’jusqu’à présent, ce parti reste une force réelle à Thiès’’.
 
Plus de 50 % de l’aura de Yewwi irait au Pastef
 
Maintenant que le Rewmi et l’APR se retrouvent autour de l’alliance ‘’Mburu ak Soow’’’ au pouvoir, serait-il facile de déterminer la position de Pastef à Thiès ? Nombre d’observateurs de la scène politique thiessoise pensent que ‘’contrairement aux autres formations, le Pastef, à Thiès, jusqu’à un passé récent, c’est-à-dire la période des élections locales, était presque dans la figuration, ne pouvant mobiliser en tant que force politique individuelle’’.
 
Pape A. Sall, lui, de penser que ‘’dès lors que le Pastef ne s’est jamais présenté à une élection seul, pour se mesurer, contrairement aux autres, il s’avère très difficile de déterminer son poids réel. Il ne fait que surfer sur l’élan populaire de la coalition Yewwi. Donc, il est difficile de déterminer son poids réel, parce que les patriotes ont presque un leader considéré comme charismatique, en la personne du maire de la commune de Thiès-Nord, Birame Soulèye Diop. Et par rapport à sa représentativité, jusqu’à un passé récent, c’est-à-dire avant les Locales, il ne pesait absolument rien’’.
 
Maintenant, poursuit le responsable au PS, ‘’avec la posture que les éléments de Pastef ont eue depuis les Locales et étant la force motrice majeure au niveau de Yewwi Askaan Wi, on peut supposer aisément que c’est la force qui suit. Jusqu’à preuve du contraire, on peut considérer que plus de 50 % de l’aura de Yewwi irait au Pastef ; ce parti étant la locomotive de cette coalition populaire’’.
 
Pour cette raison, le petit-fils de Mame Ahmadou Barro Ndiéguène d’oser penser qu’’’après le Rewmi et l’APR, le Pastef a une bonne représentativité’’.
 
Ruée vers l’APR de gens loin d’être des militants
 
Par contre, il trouve que ‘’même si le PDS s’est beaucoup effrité avec la démobilisation, les démissions, les abandons, quand même, l’ossature de ce parti, qui a la particularité, comme le Parti socialiste, d’avoir, contrairement aux autres formations, des militants qui, quels que soient les soubresauts, restent attachés à leur formation politique. Ces types de militants, on ne les trouve aujourd’hui qu’au niveau du  Parti socialiste et du Parti démocratique sénégalais (PDS)’’.
 
Aujourd’hui, il dit constater que ‘’c’est la ruée vers le parti au pouvoir, l’APR, avec des gens qui, pour la plupart, sont loin d’être des militants et qui, donc, si l’APR venait à perdre le pouvoir, n’adopteraient aucune autre position que la voie de la débandade, car à plus de 60 %, ils iraient voir ailleurs’’.
 
Toutefois, à Thiès, Pape Amadou Sall est d’avis qu’‘’il reste quand même une base forte du PDS. Ce qui a été démontré lors des dernières élections locales à travers la coalition Wallu. Aussi, le PS à la particularité d’avoir des militants, surtout des jeunes et des femmes. Ce qui fait la force des verts qui, quoi que l’on puisse dire, restent un parti qui a un capital militant (femmes et adultes) très considérable’’.
 
 Le cadre socialiste considère qu’’’indépendamment du Rewmi, de l’APR, de Pastef qui se trouvent sur le podium, il y a, derrière eux, le PDS et le PS qui se chevauchent, qui sont au coude-à-coude’’.
 
Ne pas juger la représentativité d’un parti à  travers l’effet des foules
 
En tout état de cause, la vérité est que le Rewmi est encore très présent à Thiès. Et lors de la récente visite du président Macky Sall dans le Cayor, la confirmation a été donnée, ce, avec une présence massive des éléments de la formation orange à l’accueil du chef de l’État.
 
 À relativiser toutefois, considèrent des Thiessois. ‘’Quand on a les moyens, ça devient facile de mobiliser. Donc, ce n’est pas à travers la mobilisation qu’on peut déterminer la représentativité des uns et des autres’’.
 
Et de se demander : ‘’Est-ce que les gens qui avaient accueilli à Thiès Macky Sall sont des militants ?’’ Aussi de souligner : ‘’Les Sénégalais ont déjà vécu l’expérience avec les foules que le président Abdoulaye Wade drainait à l’époque. Ce qui, pourtant, ne l’a pas empêché de tomber.’’
 
Selon eux, donc, ‘’on ne peut pas juger la représentativité d’un parti à travers l’effet des foules’’.

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