Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, placé sous contrôle judiciaire, après avoir fait près de deux mois en prison, ne se sent pas pour autant libre. Via sa page Facebook, il a exprimé ce mercredi, un mal être profond animé par le traumatisme de voir le juge du Deuxième cabinet ordonner à nouveau son arrestation, « sur ordre du Président Macky Sall »
« Ce matin j’étais parti me ressourcer auprès d’un vieux père, un sage ,mon confident. Depuis ma sortie de prison nous nous sommes pas vus. Mon état de santé reste précaire et lui son âge ne lui permet plus aucun déplacement. Au cours de nos échanges il m’a confié ceci « Sama dom kasso moy bamel lou nit si kaw souf. Kou la fa dougueul rek yéném moy gua faatou. Kon khamal ni batay dji paréguoun si séni pexé. Yalla na la yalla sam (mon fils, la prison est le tombeau des vivants. Celui qui est capable de jeter en prison a pour intention de te tuer. Donc fais attention et sache qu’ils n’en ont pas fini avec toi, ndlr) », a-t-il écrit.
Avant d’ajouter: « En tout cas je vis un traumatisme profond . À chaque fois que je suis dans ma voiture ou dans la rue je vis la hantise de me faire enlever par la police à n’importe quel moment. Le soir j’ai l’habitude de dire à mon épouse tant qu’il n’est pas encore 21h le juge du deuxième cabinet Mamadou Seck peut ordonner mon arrestation sur ordre de Macky Sall. Donc prépare le sac de la prison. Voilà ma vie ! ».
Le journaliste est poursuivi pour diffusion d’« informations de nature à nuire à la défense nationale ». Il bénéficie d’une liberté provisoire depuis le 10 janvier dernier. La Coordination des associations de presse (CAP) veut l’annulation des charges « fantaisistes et politiques » qui pèsent contre lui.