SOCIETE
THIÈS : LES ÉLEVEURS EN COLÈRE CONTRE L’AGRESSION D’UNE PERSONNE VIVANT AVEC UN HANDICAP
Des acteurs de l’élevage venus de plusieurs localités de la région de Thiès, regroupés au sein d’une association qui compte plusieurs organisations de bergers sont dans une colère noire. Ils dénoncent l’agression d’un éleveur dans le village de Thilmakha Mbakhol dans le Cayor. Selon Tédy Sow, un jeune homme qui était à bord de sa moto a été agressé par deux individus alors qu’il était sur le chemin du retour. L’incident s’est produit à 1 km d’une maison de circonstance pour les bergers en transhumance appelée ( Mangane’’ appartenant à l’éleveur Birame, une personne vivant avec un handicap. Cette dernière a été accusée d’être l’auteur de l’agression du jeune homme. Partant de ces appréhensions, des personnes ont incendié sa maison et son véhicule estimé à 7 millions de francs Cfa. Plus grave, sa femme et ses sœurs ont été violentées.
Ces éleveurs qui disent détenir par devers eux « trois certificats médicaux », s’insurgent contre une « certaine attitude » des autorités compétentes. Puisque, disent-ils, « des personnes ont été arrêtées puis relâchées aussitôt ». Ils se disent d’autant plus choqués que « des audio et des vidéos produits par ces derniers individus proféraient des menaces de mort à l’encontre de la communauté Peulh ».
Les éleveurs souhaiteraient savoir comment « serait-il possible, pour une personne handicapée, d’être l’auteur de tels faits ? ». Au demeurant, ces acteurs invitent les autorités à « réagir avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’irréparable ne se produise ». Ils ont surtout interpellé le procureur de la République et le commandant de la Brigade de gendarmerie de Pékèsse sur la situation.
Thierno Moussa Sow, un leader communautaire, a dénoncé le « dénigrement constant des Peulhs au Sénégal ». Il dénonce le fait « que les Peulhs soient accusés systématiquement en cas de vol et de crime ». Il a déploré « un manque notoire, presque volontaire, de réaction de la part de nos parlementaires, surtout nos députés Peulhs qui sont vraiment des lâches, de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme face à cette série de violences ».