AUTOMOBILE
Automobile : Bruxelles et Berlin trouvent un accord sur les moteurs thermiques après 2035
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La Commission européenne et l’Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l’Union européenne (UE) sur les émissions de CO2 des voitures, en assouplissant l’interdiction des moteurs thermiques après 2035.
« Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a annoncé le commissaire européen à l’Environnement Frans Timmermans sur Twitter.
« Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », a précisé le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.
Premier mode de déplacement des Européens, l’automobile représente un peu moins de 15% des émissions de CO2 du continent. La nouvelle réglementation doit permettre à l’UE d’atteindre ses objectifs climatiques. L’Union souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990 et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Mais en raison de l’abstention annoncée de l’Allemagne, le vote précédent avait été décalé sine die. Sans elle, la majorité qualifiée requise (vote favorable d’au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population de l’UE) n’était plus atteinte. L’Allemagne n’était d’ailleurs pas le seul État membre à faire preuve de réticence envers ce texte. L’Italie avait annoncé de longue date son opposition. La Pologne voulait, elle aussi, se prononcer contre et la Bulgarie souhaitait s’abstenir. Mais ces trois pays n’avait pas les moyens de bloquer la procédure, contrairement à Berlin.
Du côté de l’Allemagne, le blocage venait d’une initiative des libéraux du parti FDP, dont Volker Wissing est membre. Membre de la coalition au pouvoir à Berlin avec le SPD et les écologistes, ce petit parti, crédité d’environ 5% des intentions de vote dans les sondages nationaux, a perdu cinq élections régionales consécutives. Il espère s’affirmer face aux écologistes en se posant en défenseur de l’automobile, pariant sur l’hostilité d’une grande partie de la population à l’interdiction des moteurs thermiques.
Quant à la technologie des carburants de synthèse, actuellement en cours de développement, elle consiste à produire du fuel à partir de CO2 issu notamment des activités industrielles en utilisant de l’électricité bas-carbone. Pour la filière automobile, elle permettrait de prolonger l’utilisation des moteurs thermiques menacés par l’irruption des véhicules 100% électriques. Mais, l’usage de cette technologie dans l’automobile est contesté, car elle est très énergivore.