Il est connu pour ses prises de position contre le Franc CFA. Kako Nubukpo, l’ancien ministre du président togolais Faure Gnassingbé, a accordé récemment une interview à Jeune Afrique.
Il a justement évoqué la question de la devise coloniale qui, d’après lui, apparaît actuellement comme un « rempart contre l’inflation ». « Quand on a des francs Cfa dans son porte-monnaie, on a en fait de l’euro, du fait de la parité fixe entre les deux monnaies », a-t-il déclaré.
Ils ne « vivent pas moins bien que les Togolais »
L’économiste fait cependant remarquer que les pays disposant de leur propre monnaie ne sont pas moins enviables que ceux de la zone Franc. « Je crois qu’il faut regarder la trajectoire des pays dans la durée, et je n’ai pas l’impression que les Ghanéens ou les Bissau-Guinéens, qui n’utilisent pas le franc Cfa pour leurs échanges, vivent moins bien que les Togolais », a laissé entendre le Commissaire de l’Uemoa chargé de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement. Pour lui, il faut que les pays de la Cedeao parviennent à créer la monnaie Eco.
Il faut déclarer la « création de l’Eco comme monnaie commune » dès maintenant
L’ex-ministre souhaite même qu’ils déclarent dès « maintenant la création de l’Eco comme monnaie commune-pas forcément unique- parce que le fait de créer l’Eco dès aujourd’hui va engendrer une convergence des esprits ».
Il ne faudrait pas à chaque fois reporter sa mise en place parce que cela fait perdre « de la crédibilité aux annonces ». Inutile de rappeler que la Cedeao a déjà reporté plus d’une fois, la création de cette monnaie commune.
« Il n’y a pas de convergence autour de ce que pourrait être une monnaie… »
Kako Nubukpo est persuadé que l’organisation sous-régionale ne se pose pas la question de fond qui est : “que veut-on faire en termes de solidarité entre les Etats de la zone ? “. « Il n’y a pas de convergence autour de ce que pourrait être une monnaie pour la Cedeao », assure l’économiste.
Selon sa lecture de la situation, les pays de l’Uemoa, tiennent à lutter contre l’inflation, alors que les pays anglophones comme le Ghana et le Nigéria laissent la « possibilité d’utiliser la planche à billet pour activer l’économie ».