Le ramadan a démarré jeudi au Sénégal. Les jeûneurs restent au moins sans boire, ni manger, de l’aube au crépuscule et ce durant un mois. Ce nouveau régime requiert des changements de comportements. Dans une note adressée aux populations, le Professeur Gallo Diop prescrit le code de conduite à tenir durant le mois béni.
L’eau au lieu des limonades
La consommation de l’eau est vivement recommandée durant cette période de diète. A l’inverse, les limonades sont déconseillées. En lieu et place, le spécialiste préfère les jus naturels moins sucrés. On ne doit pas aussi se goinfrer lors de la rupture comme on a l’habitude de voir. Le mieux, c’est de boire d’abord de l’eau chaude et progressivement prendre des aliments et tout le long du mois essayer autant que faire se peut, de varier les menus.
Éviter le sucre et les pâtisseries
L’abus des sucreries et des pâtisseries est préjudiciable. D’ailleurs, le jeûne doit être pratiqué par les sujets en bonne santé. La preuve, la personne atteinte d’ulcère ou qui a des problèmes gastriques si elle observe le jeûne, cela peut favoriser l’apparition des douleurs abdominales, des saignements ou les perforations des muqueuses lorsque l’estomac est creux. Idem quand on souffre de problèmes hormonaux graves, ou qu’on a de la fièvre, avec des conséquences fâcheuses possibles.
Prise de médicaments et ramadan
Il est aussi difficile de concilier la prise de médicaments et le jeûne. Parce que la probabilité que les effets secondaires surviennent est réelle pour les jeûneurs tenus de prendre les médicaments tels que l’aspirine, la quinine, certains médicaments du cœur, antidiabétiques. Ils favorisent les hypoglycémies avec des signes avant-coureurs que sont les maux de tête, les tremblements, la faim douloureuse. L’évolution pouvant se faire vers une chute avec syncope.
Hygiène et Sommeil
Côté hygiène du sommeil : un individu adulte normal dort, selon le besoin éprouvé, 6 à 8 heures. Au fil de l’âge, notre temps de sommeil se réduit. Durant le ramadan, l’agenda classique est : réveil vers 4 ou 5 heures du matin. À l’aube, on consomme de l’eau et un petit repas pour compenser la privation d’aliments et de boisson durant la journée. Celle-ci est rythmée par des prières obligatoires et surérogatoires (nafila) plus ou moins prolongées. Donc pas beaucoup de temps pour un sommeil réparateur pour le jeûneur. Conséquence inéluctable : accumulations de dettes de sommeil. La consommation d’eau et de boissons et excitants (caféine, thé trop fort, etc..) complètent des facteurs perturbateurs du sommeil durant le ramadan. En outre, le fait que la nourriture soit épicée (poivre, piment et autres) et grasse, tard le soir, entraîne des lenteurs de digestion et des remontées gastriques, provoquant des réveils nocturnes.
Le fait de manger trop salé et trop sucré influe négativement sur la qualité du sommeil. Résultats des courses : des dettes accumulées de sommeil : lourdeurs, maux de tête, irritabilité, douleurs diffuses, trous de mémoire et mauvaise concentration. Pour une meilleure gestion du besoin minimal de sommeil, il faut exploiter toutes les occasions, de nuit, comme de jour, pour dormir suffisamment et se reposer. Il n’y a pas de solutions miracles. Quelques ‘’‘astuces’’ : grasse matinée pour les uns, sieste pour certains, ou petits ‘‘sommeils’’ répétés pour les autres.
Ramadan et activités physiques
Durant ce mois les exercices physiques ne sont pas proscrits. La pratique du sport en période de ramadan est possible, si elle est encadrée par des précautions. Faire du sport en pleine journée pour un jeûneur n’est pas recommandé. Que faire ? Deux options s’offrent :
-une activité physique modérée, durant une trentaine de minutes et terminer à temps pour pouvoir prendre sa douche et attendre la rupture du jeûne dans les minutes qui suivent ;
-ou bien rompre le jeûne, manger léger, aller faire son sport, puis mieux manger après.
Au-delà de tout, les règles d’hygiène sont à respecter. Les mesures barrières ne doivent pas être jetées aux oubliettes car le coronavirus circule encore même si c’est avec une faible intensité. Le lavage des mains, le respect dans la distance sociale devenue par la suite distance physique, le port du masque, l’application de gel hydro-alcoolique doivent être de vigueur dans des zones de rassemblement.
Carence nutritionnelle vers la fin du mois
Au fil des jours, du mois béni se manifestent les carences nutritionnelles. Il s’agit de la grande fatigabilité, des crampes, des fourmillements aux pieds et mains. Des fortifiants comme les fruits, les légumes, les protéines, les produits laitiers voire une supplémentation multivitaminée pharmaceutique sont recommandés.
Dernier conseil
Le jeûne a des effets bénéfiques sur la santé du sujet. Toutefois, ce dernier est tenu de respecter certaines prescriptions lorsqu’il traîne certaines maladies. D’une manière générale, un régime alimentaire s’impose pour compenser les carences nutritionnelles au fil des jours du mois béni de ramadan.