En prélude à la 22ème édition du Forum pharmaceutique internationale (Fpi) qui aura lieu à Dakar, le comité d’organisation a tenu une conférence de presse ce jeudi 13 avril. Ce, dans le but de faire le point sur le futur déroulement de l’événement qui vise à outiller le Sénégal pour lui permettre de renforcer les réglementations du secteur pharmaceutique et de proposer des réformes en profondeur. Mais aussi de faire en sorte que le Sénégal puisse produire des médicaments pour les autres pays de l’Afrique et pour lui même. À en croire le président de l’Ordre des pharmaciens, Amath Sarr, le Sénégal importe une valeur de 160 milliards CFA en médicaments. Dans ce sens, des solutions seront proposées lors du Fpi. Après 2000 et 2011, le Sénégal abritera le troisième Forum pharmaceutique international (Fpi). Plus de 3000 participants sont attendus pour réfléchir sur le devenir pharmaceutique de l’Afrique et 24 pays sont concernés. En prélude à ce grand événement, le comité d’organisation a choisi le thème « Souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique: défis et opportunités ».
Le président de l’Ordre des pharmaciens et celui de l’organisation du Fpi, Amath Niang a souligné l’importance de rencontre. « La santé est le bien le plus précieux pour une personne et on ne peut pas parler de santé sans médicament. Nous voulons placer l’image du Sénégal très loin dans le domaine pharmaceutique. Aujourd’hui, ce forum qui se tiendra ici, s’adresse à toute la population. L’objectif est de pouvoir inverser la donne, car 95% des médicaments que nous consommons sont importés. Ce qui constitue une menace pour la santé », a-t-il alerté.
Poursuivant, M. Niang a expliqué que l’objectif cette année est de faire un grand pas afin de permettre au Sénégal de pouvoir atteindre la souveraineté pharmaceutique d’ici 2035. « Nous voulons faire en sorte que le Sénégalais soit muni d’un médicament de bonne qualité et qui sera fabriqué localement. La Covid-19 nous a mis en évidence. De ce fait, nous devons aller vers des changements de paradigmes. Les résultats issus des réflexions contribueront à dynamiser et à promouvoir le secteur pharmaceutique africain en général et sénégalais en particulier. Cela s’inscrirait en phase avec la souveraineté pharmaceutique érigée en priorité par le Président Macky Sall avec comme objectif principal d’assurer 50% de la demande nationale d’ici 2035 », a affirmé le président de l’organisation.
Renforcement de la production locale de médicaments dans les pays africains
La souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique permettra aux pays africains d’assurer leur propre approvisionnement en médicaments et à développer leur propre industrie pharmaceutique. Cela implique la production de médicaments de qualité à des prix abordables, la réglementation efficace du secteur pharmaceutique, la formation de personnel qualifié et la mise en place d’infrastructures appropriées pour la recherche et le développement.
D’après Assane Diop, le président du syndicat privé des pharmacies du Sénégal « la souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique offre également des opportunités importantes. En renforçant la production locale de médicaments, les pays africains peuvent réduire leur dépendance à l’égard des importations, améliorer l’accès aux médicaments et créer des emplois dans le secteur de la santé. De plus, une industrie pharmaceutique locale peut contribuer à la recherche et au développement de nouveaux médicaments adaptés aux besoins locaux, améliorant ainsi la qualité et l’efficacité des soins de santé ».
Défis et opportunités
Toutefois, le développement de la souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique présente de nombreux défis, notamment « la faiblesse des systèmes de santé et la dépendance à l’égard des importations de médicaments. Cela a pour conséquence une vulnérabilité aux fluctuations des prix et à la qualité des produits importés. Toutefois, pour réaliser la souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique, il est essentiel de mettre en place des politiques et des stratégies claires, avec une implication active des gouvernements, l’accès à des financements et des technologies de pointe etc. », a renseigné Amath Niang.
Cette souveraineté donnera de meilleures conditions de vie aux populations en réduisant les coûts des médicaments, la création d’emplois, le développement économique, l’accès aux médicaments, le renforcement de la capacité de recherche et de développement, et les partenariats internationaux. De ce fait, l’industrie pharmaceutique locale pourrait aider à répondre aux besoins de la population africaine en matière de santé, en particulier dans les zones rurales.
« Les gouvernements africains doivent investir dans la recherche et le développement, améliorer les capacités de production, renforcer la réglementation et les normes de qualité, et établir des partenariats avec des partenaires internationaux pour faciliter les transferts de technologie. Nous lançons un appel à Macky Sall pour qu’il nous soutienne pour la bonne réussite de cet événement », a sollicité le président de l’Ordre des pharmaciens.
Le Forum Pharmaceutique International (FPI) est un événement majeur du calendrier médical africain, la 22ème édition aura lieu cette année à Dakar du 1er au 4 Juin 2023. Elle a pour objectif de consolider la mise en œuvre de la stratégie africaine de développement de l’industrie pharmaceutique. Lors de l’événement, il y’aura sept (7) tables rondes et six (6) conférences. A la fin un document sera produit et envoyé aux décideurs politiques.