Les acteurs de la presse ont tenu hier jeudi, une assemblée générale d’information sur les assises des médias dont les travaux vont durer quatre mois. La rencontre organisée par la Coordination des associations de presse (Cap) a réuni toutes les associations de la presse nationale. Ce qui montre, selon le vice-président de la Convention des jeunes reporters, Amadou Sabar Bâ, leur détermination pour la réussite ces assises. Joint par PressAfrik, M. Bâ a déclaré que : « c’est dans l’intérêt de tout le monde que les assises des médias se tiennent ». Pour sa part, le président du Comité de régulation des règles d’éthique et de déontologie (Cored), Mamadou Thior, a soutenu qu’: « il faut donner la presse les moyens de faire son travail ».
«En réalité, il n’y avait pas de blocage », a-t-il fait savoir. Avant d’expliquer : « C’est le Synpics (Syndicat Professionnels Information Communication Sénégal) qui avait lancé ça en janvier 2022. A l’époque, toutes les entités qui composent la Cap (Coordination des associations de presse) n’étaient pas toutes impliquées ».
« Pour être franc au départ, a-t-il poursuivi, en 2021, quand nous célébrions la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’idée avait germé ce jour-là que nous allions organiser des assises. Donc, c’est des assises qui devraient être organisées sous la coupe de la Cap. Mais quand le Synpics a lancé, des organisations n’avaient pas pris part et donc ça avait un peu grippé la machine. Et après, on a discuté entre nous, et finalement à la fin du mois du mois d’octobre, début novembre 2022, nous nous sommes retrouvés pour relancer ces assises-là. Et, depuis, nous travaillons d’arrache-pied pour tenir le programme qu’on a arrêté d’ici fin juin prochain ».
« Les assises vont se dérouler sur une période de 4 mois »
Selon le membre de la Cap, « les assises ce n’est pas quelques choses de fixe. C’est quelque chose qui va se dérouler sur une certaine période, on a dit sur une période de quatre mois. Quand on a relancé à la fin du mois d’octobre début novembre, entre temps, on a arrêté notre confrère Pape Alé Niang, ça nous avait mobilisé en terme de campagne pour le faire libérer et ça avait fait en sorte que nous avions un peu mis l’organisation en berne ».
A en croire M. Thior, les activités allant dans ce sens ont repris. « Là tous les textes, les Termes de référence (Tdr), la note de cadrage, tout ça a été partagé. Et là, nous sommes en plein dans la phase préparatoire qui doit se dérouler pendant ce mois d’avril, et de mai et se terminera en juin », a-t-il annoncé.
Ces assises des médias ont pour objectif de rendre le secteur viable afin que les journalistes puissent être payés correctement et mettre en valeur la dignité humaine. En plus de cela, son but, de l’avis de notre interlocuteur M. Thior, « c’est vraiment de s’arrêter et de se parler franchement et d’avoir le ressenti des gens pour qui nous travaillons ».
Car, a-t-il avancé, « Parce que le public, c’est notre raison d’être. Et, on entend aujourd’hui, beaucoup de critiques sur la presse. Est-ce que ces critiques-là sont fondées où ce sont des critiques qui ne reposent sur rien du tout. Nous aurons l’occasion de discuter avec les différentes composantes de la Nation».
« Il faut donner à la presse les moyens de faire son travail »
M. Thior de rassurer : « Nous allons tout prendre en compte lors des travaux pour qu’au sortir de ces assises-là, les médias retrouvent leur rôle qui n’a jamais changé mais qui a été chahuté ces dernières années parce qu’on a une presse qui a été précarisée au point de la tenir du lest. Et cela n’est pas acceptable. Il faut donner la presse les moyens de faire son travail et c’est comme ça que nous allons arriver de lui faire jouer son vrai rôle dans une démocratie ».
Prévus sur une période de 4 mois, les travaux seront conduits par six (6) commissions parmi elles : les aspects juridiques, la régularisation assurée par le Cnra et l’auto-régularisation assurée par le Cored, le modèle économique des entreprises de presse, du statut du journaliste. Outre les acteurs de presse, les jeunes reporters et les patrons de presse, des universitaires seront aussi de la partie.
« Pour cette année-ci, il y a plus d’implications des acteurs de média, on a bon espoir parce qu’il y a toutes les associations des médias qui ont répondu à l’appel à la coordination des associations de presse. Cela veut dire qu’il y a de l’engouement. Que les acteurs des médias veulent bien changer et assainir leur secteur avec l’appui des partenaires internationaux et de l’Etat du Sénégal. On a espoir que cette fois-ci, ça va aboutir à quelle chose », a-t-il confié à PressAfrik.
Non sans préciser que « c’est dans l’intérêt de tout le monde que les assises se tiennent et que ça réussissent également ». « Parce qu’on le veuille ou pas notre secteur des médias a besoin d’un assainissement, un toilettage », dixit-il.
A en croire M. Bâ, la Convention des jeunes reporters du Sénégal est au cœur même du dispositif. Il a expliqué : « Déjà, nous sommes partie prenante concernant tout ce qui est rédaction, réflexion, stratégie et donc nous sommes à fonds. Déjà, pour ce qui concerne la rédaction des Tdr, nous y sommes parce que nous avons participé à toutes les rencontres. Concernant aussi le budget prévisionnel, nous y sommes, nous avons participé à des rencontres dans ce sens. Mais le plus important pour nous, c’est la participation des jeunes reporters du Sénégal et donc notre participation se fera par un document déjà », s’est-il félicité.
Les assises seront inclusives
« Il y aura aussi des assises régionales. La convention nationale des jeunes reporters est très structurée à travers nos cellules zonales qui sont au nombre de 5. Nous allons organiser des assises régionales pour recueillir les ressentis des confrères de manière générale. On fera une compilation de tous les ressentis des jeunes reporters qui fera notre participation en plus de notre participation dans les différentes commissions. Dans chaque commission, il y aura un représentant des jeunes reporters. Cela pour dire que nous sommes au cœur du dispositif », a-t-il renseigné.
Le plus important selon lui, c’est « la commission réservée au bien-être du journaliste ou du technicien ». « On a bon espoir parce que déjà, il y a un travail entamé par le ministre de la Communication en début d’année pour que les entreprises de presse puissent se régulariser. Et ça peut aider lors des assises parce que cela permet de savoir le nombre d’entreprise en règle, le nombre de salariés. Cela pourra aider dans la réflexion et nous en tant que jeunes reporters on est partie prenante parce que ce sera le moment de donner notre avis sur la précarité dans ce métier ».