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Borne voudrait « renouer le dialogue » avec les syndicats sur un agenda social
La Première ministre Elisabeth Borne entend « renouer le dialogue avec les organisations syndicales dès le début du mois de mai ». Elle promet de « transcrire fidèlement dans la loi » tout accord entre syndicats et patronats, notamment sur l’emploi des séniors. Le tout dans le cadre d’un « nouveau pacte de la vie au travail ». La CGT lui a déjà opposé une fin de non-recevoir.
Invitée de France 2 ce jeudi matin, Elisabeth Borne a déclaré vouloir officiellement reprendre « de discussions avec les organisations syndicales dès le début du mois de mai ».
C’est très important qu’on change de regard sur les seniors, qu’on facilite les parcours professionnels, les fins de carrière », « des sujets dont je souhaite que les organisations syndicales et patronales puissent se réemparer », a déclaré la Première ministre, alors que le Conseil constitutionnel a invalidé certaines dispositions de la réforme des retraites sur ces thèmes. « Avec le président de la République on a déjà vu les organisations patronales. On leur a dit que c’étaient des sujets importants sur lesquels on souhaite avoir des négociations », et « dès qu’il y aura un accord, on le transcrira fidèlement dans la loi », a-t-elle ajouté.
En présentant sa feuille de route gouvernementale, mercredi, la Première ministre a dit souhaiter bâtir avec les partenaires sociaux un « agenda social » pour un « nouveau pacte de la vie au travail ». Un projet de loi « qui embarquera le résultat des négociations » entre les partenaires sociaux devrait être déposé en fin d’année ou en début d’année 2024, a-t-on précisé mercredi à Matignon.
Former les bénéficiaires du RSA pour qu’ils retrouvent un emploi
Par ailleurs, s’agissant des bénéficiaires du RSA, la Première ministre a confirmé l’engagement présidentiel d’un accompagnement intensif de 15 à 20 heures hebdomadaires d’insertion. « Une partie de ceux qui touchent le RSA pourraient travailler. Et donc, on va les accompagner, on va avoir un contrat d’engagement réciproque, avec des droits et des devoirs, pour retrouver le plus vite possible un emploi », a-t-elle expliqué.
« Il ne s’agit pas de les faire travailler sans les payer, il s’agit de leur permettre de découvrir des métiers, de se former. C’est ça les 15 à 20 heures d’activité dont on parle », a précisé la cheffe de l’Etat, tout en ménageant une exception pour les femmes qui ont un problème de garde d’enfants. « Un tiers des bénéficiaires du RSA sont des femmes seules avec enfant », a-t-elle rappelé.
Mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, elle s’est aussi dite « confiante » dans sa capacité à trouver des majorités « projet par projet » pour chaque nouveau texte législatif qui sera présenté. « Ma volonté c’est effectivement sur chacun des textes de chercher une majorité », a-t-elle martelé. Interrogée sur sa volonté affichée de ne plus recourir au 49.3, hors textes budgétaires, elle a seulement évoqué son « objectif » de trouver des accords au cas par cas à l’Assemblée.
« Nous n’irons pas à l’Élysée pour parler de mesures régressives » (Sophie Binet, CGT)
« S’il n’y a pas de retrait de cette réforme des retraites, il y a un contexte de défiance très fort vis-à-vis de l’exécutif (…) et la page sera compliquée à tourner », a indiqué Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, sur RTL en réponse à Elisabeth Borne. S’il s’agit « d’une main tendue pour venir discuter de la mise sous conditionnalité du RSA et de la stigmatisation des personnes qui sont privées d’emploi, pour nous, c’est non », a affirmé celle qui vient de succéder à Philippe Martinez à la tête du syndicat.
Si c’est pour venir parler emploi des seniors alors qu’on a une réforme qui s’applique de façon extrêmement violente au 1er septembre et qui va reporter l’âge de départ pour des milliers de personnes sans qu’il y ait aucune mesure pour les seniors, ce n’est pas non plus ce sur quoi on est demandeurs », a-t-elle poursuivi. « Si c’est pour parler augmentation des salaires immédiate, c’est une proposition qu’on examinera. Mais pour l’instant, c’est pas du tout les propositions de la Première ministre, qui nous demande de parler de sujets clivants », a-t-elle encore dit. « Nous n’irons pas à l’Élysée pour parler de mesures régressives ».