Grande UNEPOLITIQUE
LE COORDONNATEUR MAMADOU MBODJ FIXE LE CAP
Malgré une farouche opposition et une série de manifestations, le M23 n’était pas parvenu à faire reculer le Président Abdoulaye Wade, qui s’était finalement présenté à l’élection présidentielle 2012. Arrivé en tête au premier tour, avec plus de 34% des voix, le président sortant et candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) sera, toutefois, renversé au second tour par l’actuel président Macky Sall, élu avec plus de 65% des voix.
Dimanche dernier, 16 avril, le mouvement des forces vives du Sénégal, F-24, a été lancé pour barrer la route au Président Macky Sall dont le camp a fini de valider la 3e candidature, l’appelant second quinquennat.
Demi-victoire ou demi-échec du M23 ?
Ancienne figure du M23, Mamadou Mbodj coordonne aujourd’hui le F-24. Il dit : “Il faut rappeler d’abord que le M23 est né à la suite d’un projet de loi lequel projetait de faire élire un président et un vice-président sur la base d’un quart électif (autrement dit) s’ils ont plus de 25% des voix. Non seulement on a subodoré une volonté de dévolution monarchique mais également il était impensable qu’un président puisse être élu avec seulement plus de 25% des voix. Ce projet de loi a été déterminé en Conseil des ministres le jeudi 16, devait être voté le 23 juin. Donc, en une semaine, il fallait s’organiser pour s’opposer à son vote. Ce que nous avons réussi de fort belle manière. Le recul que nous avons constaté de la part du Président Wade est un signe de respiration démocratique et une victoire éclatante pour le M23. On avait également d’autres objectifs parmi lesquels le 3e mandat. Le combat a été mené pendant huit (8) mois, de juin 2011 à février 2012, contre la 3e candidature du Président Wade. Il s’est trouvé que le Conseil constitutionnel l’a validé et Abdoulaye Wade s’est présenté et il a été battu. Nous pensons que cette défaire de Me Wade est aussi le résultat du combat du M23. A défaut de dire qu’il y a eu victoire, on peut dire qu’il y a eu une demi-victoire ou un demi-échec. Cela dépend du point de vue” qu’on défend.
Toutefois, au moment où le même combat pourrait être mené contre le régime en place, l’ancien syndicaliste reste droit dans ses bottes : “On ne peut pas avoir de lassitude en tant que citoyen lorsque nous sommes confrontés à de pareilles situations.” D’autant plus que, souligne-t-il, “cette situation relève d’un recul démocratique très grave.”
Parce que, justifie-t-il, “il y a douze (12) ans, en 2011, on s’était levé. Douze (12) ans après, pour les mêmes raisons, on doit encore se mobiliser. Donc, cette candidature-là (du Président Macky Sall), elle est indécente, démocratiquement. Elle est historiquement honteuse.”
Malgré le fait que le concerné ne s’est pas encore clairement prononcé sur sa candidature, Mamadou Mbodj croit dur comme fer que “les intentions du Président Macky Sall sont très claires.” Dans la mesure où, défend-il, “quand à la question de savoir ‘’est-ce que vous allez vous présentez ? ’’, on répond ‘’ni oui ni non’’. Alors qu’il n’y a qu’une seule réponse. C’est non. Lorsqu’il dit récemment que ‘’la question est juridiquement réglée’’, il a parlé. C’est très clair. Mais, il est en train de dire le contraire de ce qu’il doit dire. Il ne peut pas gouverner le Sénégal trois (3) fois de suite. Juridiquement, il n’y a pas l’ombre du doute. Puisqu’il ne peut pas, il ne doit pas se présenter. Parce qu’en se présentant, il crée les conditions du chaos”.