Abdoulaye Diouf Sarr, ancien ministre de la Santé et nouveau Directeur général du Fonsis a été l’invité de l’émission « le Jury du Dimanche » animée par Aïssata Ndiath Fall. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il est revenu longuement sur le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Force Covid 19. En effet, après sa nomination comme Directeur général du Fonds souverain d’investissements, des voix se sont élevées estimant que cette nomination est une atteinte à la transparence. En réponse à ces derniers, Abdoulaye Diouf Sarr a déclaré : « c’est des voix qui n’ont pas compris grand-chose. Parce que si elles avaient lu le rapport en question, si elles avaient suivi le dossier dans le fond, ces gens devaient m’applaudir et me féliciter à nouveau après la bonne gestion technique du dossier. Parce que fondamentalement, quand on regarde le rapport, il n’y a rien qui puisse remettre en cause la transparence dans la manière dont j’ai géré les ressources publiques ». Et d’ajouter : « mais dans des contextes comme ça, il faut que des personnes donnent leurs avis. Je respecte ces avis, mais ils ignorent effectivement le fond des choses. Nous avons énormément fait surtout du point de vue technique pour la maîtrise de la pandémie. Il y’a toujours ces genres de réactions qui sont des réactions politiciennes. Mais, ce que nous avons fait est formidable ».
Selon lui, il ne regrette aucune décision qu’il a prise lors de la pandémie. « Il y’a des choses qu’on appréhende avec le temps d’une autre manière. Mais je ne regrette pas énormément de choses. Et s’il y’avait eu à reprendre un certain nombre de choses, peut-être que je vais tirer des leçons apprises pour avoir certainement une autre posture », affirme-t-il.
Parlant toujours des fonds Force covid-19, il a expliqué que : « la gestion de ces fonds n’est pas un fond pour éjecter le virus. Il est important de le préciser. Quand on entend 1000 milliards, on pense que le chef de l’Etat a mis 1000 milliards à la disposition du ministère de la Santé pour combattre le Covid. C’est une mauvaise appréciation des choses. C’était pour la résilience économique et sociale du pays. Parce que si on ne mettait pas cet argent dans l’économie du Sénégal notre croissance allait dégringoler ».
« La Cour des comptes a fait un bon travail »
Par ailleurs, l’ancien ministre de la Santé estime que la Cour des comptes a fait un bon travail. « Je trouve que dans un État qui se respecte, il faut des organes de contrôle à priori et de contrôle à posteriori. C’est pourquoi, je suis de ceux qui pensent que dans une institution, il doit y avoir un audit interne et un audit externe. Et la Cour des comptes joue un rôle de contrôle externe à posteriori. Le travail est globalement bien fait. Et dans le rapport, la Cour ne s’est pas simplement limitée à indexer des personnes. Elle est allée au-delà en formulant des recommandations de déficiences », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « l’attribution des marchés étaient transparentes. En aucun moment la Cour n’a relevé une irrégularité sur les commandes. La Cour a été voir jusque dans la livraison pour constater que le matériel a bien été livré au bon endroit. Nous avons reçu 45 milliards et nous avons fait une formidable gestion financière. En aucun moment la Cour n’a demandé que le ministère de la Santé soit mis au banc d’une accusation qui mérite une information judiciaire, sauf le cas de Kaffrine ».
Devant le jury du Dimanche, Abdoulaye Diouf Sarr a aussi apporté des éclairages sur l’affaire des pyjamas. « Un jour, mon responsable logistique m’annonça qu’il avait reçu une dotation de pyjamas, commandés par le ministère de la Santé. J’ai pensé que c’étaient les tenues que nous portions dans les blocs opératoires qui avaient été achetées et que le personnel des CTE pouvait porter. Dans notre jargon chirurgical, le pyjama est la tenue qui est portée sous la blouse stérile », écrivait le Dr Abdoulaye Boussou dans son ouvrage intitulé « Sur les vagues de la covid-19 ». « Quand on remet à un médecin un pyjama à utiliser de manière classique, il peut être surpris. Ça relève de l’anecdote. Mais ces pyjamas-là ont été utilisés dans le cadre de la riposte. Vous savez combien de sénégalais nous ont hébergés dans les hôtels ? Dans les CTE ? Et quand vous entrez dans le CTE vous êtes totalement pris en charge par le CTE et vos habits sont amenés à l’incinération. Ces pyjamas ont été utilisés dans les CTE de la manière la plus normale. Je comprends que quand un médecin demande et qu’on lui amène un pyjama classique, mais effectivement il peut être surpris et ça relève de l’anecdote. Mais je suis persuadé que loin de son idée de penser qu’il y’a effectivement eu problème. Il a dit dans son livre des choses formidables qui expliquent ce que nous avons fait ensemble. Il était très transparent avec nous », a répondu Abdoulaye Diouf Sarr sur la question.