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PRÉSIDENTIELLE 2024 : MACKY SALL FACE À UNE ÉQUATION À TROIS INCONNUES !

A moins de dix mois de l’élection présidentielle, Karim Meissa Wade, Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko n’ont pas totalement décroché le ticket pour participer à la compétition pour la magistrature suprême. Si les deux premiers nommés sont sous le coup d’une condamnation respectivement en 2015 et en 2018, le leader du parti Pastef condamné en première instance dans le procès en diffamation l’opposant au ministre du Tourisme risque gros dans l’appel effectué par le parquet et la partie civile et enrôlé pour ce 17 avril. Les ambitions politiques de ces trois figures de proue de l’Opposition ont buté sur la hargne du président Macky Sall. Lequel a la lourde responsabilité de résoudre cette « équation à trois inconnues » avant le scrutin du 25 février 2024.

Résoudre cette équation ne sera pas, à coup sûr, tache aisée. Même si le locataire du Palais de Roume est réputé pour sa ruse en politique. Le président Macky Sall va devoir prendre en compte le facteur temps : moins de dix mois pour donner la solution, gage de stabilité, qui relèverait de calculs sans faille ! Autrement, la débandade.

La lancinante problématique de l’amnistie

L’autre écueil réside sur le plan juridique. L’affaire est d’autant plus alambiquée que des dossiers impliquant Karim Meissa Wade, Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko sont souvent qualifiés de politico-judiciaires. Le temps de la justice n’étant pas celui des hommes.

Le président devra alors tabler sur l’amnistiepour peu qu’il évacue l’étape de l’ancien député-maire de la ville de Dakar et de Wade-fils. Toute chose qu’il avait énoncé le 29 septembre 2022 en Conseil des ministres. Aucun nom n’a été cité dans le document, mais tous les regards se tournaient vers Karim Wade et Khalifa Sall. « Abordant la consolidation du dialogue national et l’ouverture politique », le président Macky Sall demande au ministre de la Justice « d’examiner dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote ».

Karim Wade complique l’équation

Mais la volonté du président ne semblait guère emballer le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) qui évoqua, à cet effet, la révision du procès de leur candidat déclaré à la présidentielle de 2024. « Nous pensons que l’amnistie ne blanchit pas les gens, estime Nafissatou Diallo, chargée de communication du PDS. L’amnistie c’est une amnésie collective qu’on nous demande de faire sur des faits. Alors que nous, nous jugeons que Karim Wade est innocent. Karim Wade a été jugé de manière injuste par la Crei, qui est une cour illégale. » De quoi lorgner une épine dans le pied du président Macky Sall.

Khalifa Sall s’impose

Même s’il n’a pas pu participer à la présidentielle de 2019, le leader de « Taxawu Sénégal » estime également qu’il n’a pas besoin d’une amnistie pour candidater puisque lors de sa condamnation « le juge n’avait pas prononcé sa déchéance« .

Macky Sall va-t-il entorse au « Droit » ?

Pourtant, les candidatures de Khalifa Sall et de Karim Wade à la présidentielle du 24 février 2019 avait déjà été jugées irrecevables par le Conseil constitutionnel. Pour le premier en raison de sa condamnation et pour le second parce qu’il n’était pas inscrit sur les listes électorales du fait de sa condamnation et en vertu de l’article L31. Va-t-on vers le même scénario ? Macky Sall va-t-il entorse au « Droit » ? Le moins que l’on puisse dire c’est que ces incertitudes n’augurent rien de bon et de paisible.

Les cas – affaire correctionnelle (contre Mame Mbaye Niang –  et criminelle (contre Adji Sarr) de Ousmane Sonko ne sont pas, pour autant, similaires à ceux susmentionnés. Même si le leader du Pastef s’y identifie pour étayer la thèse du complot pour l’écarter de la course à la magistrature suprême.

Accusé de viol et menaces de mort en mars 2021, l’actuel maire de Ziguinchor s’embourbe deux ans après dans un loufoque feuilleton judiciaire qui l’oppose à Mame Mbaye Niang. Là, il ne déroge pas à son alibi : « c’est Macky Sall qui est derrière pour l’éliminer. » Si tant est que le président de la République et non moins patron de Benno Bokk Yaakaar est l’instigateur, il ne faut plus de temps pour trouver une solution « miracle ». Le temps presse et l’occasion est donnée par le parquet et la partie civile à travers le jugement en appel enrôlé pour ce lundi 17 avril 2023. Même si une autre équation attend avec prégnance, une résolution : l’affaire Adji Sarr demeure suspendue sur toutes les lèves ces deux dernières années.

Il faut alors une baguette magique au patron des « marrons beige » pour se sortir de l’ornière !

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