Des propos outrageants», à l’endroit des magistrats et relatifs à la gestion du dossier judiciaire de Ousmane Sonko contre le ministre Mame Mbaye Niang, seraient à la base de l’arrestation de Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général du parti Pastef, par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic).
Par Mamadou T. DIATTA – Membre du bureau politique du parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye a été finalement arrêté par les éléments de la Dic, hier soir, devant les locaux de la Direction générale des Impôts et domaines (Dgid), en présence des responsables de Pastef, Me Abdoulaye Tall et Abass Fall. Les limiers l’ont donc cueilli au sortir de son lieu de travail, dans la rue, après l’avoir attendu longtemps.
Les policiers menaient d’intenses investigations pour mettre la main sur ce proche de Ousmane Sonko qui aurait tenu des propos outrageants à l’endroit des magistrats. Suite à cette sortie de Bassirou Diomaye Faye, le procureur de la République a activé ce démembrement de la police judiciaire qu’est la Dic afin de procéder à l’ouverture d’une enquête.
Auparavant, dans la journée, le leader du parti Pastef accuse le Président Macky Sall d’avoir lancé la Division des investigations criminelles (Dic) aux trousses de Bassirou Diomaye Faye, le Secrétaire général de sa formation politique.
Ousmane Sonko a indiqué hier que tout se déroulait alors que M. Faye prenait part à la rencontre entre Jean-Luc Mélanchon et l’honorable député Arnaud Le Gall de la France insoumise et le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko.
M. Sonko informait en effet : «Au moment où j’écris ces lignes (Ndlr : hier), huit policiers, las de faire le guet devant son domicile depuis ce matin, se sont transportés à son bureau pour procéder arbitrairement à son arrestation. Une de plus ! Il lui serait reproché sa dernière publication Facebook sur le comportement de certains magistrats.»
Publiant le même texte sur sa page Facbook, le président du parti Pastef a appelé «tous les «patriotes» et tous les citoyens épris de justice et de liberté, et conscients de la dérive autocratique qui menace le Sénégal, d’en faire de même». Autrement dit : «Des millions de publications du même texte sur vos pages.» Ce qui le pousse à soutenir à l’attention de l’opinion : «Il s’agira du premier acte de la campagne de désobéissance civile, sans tomber dans le piège du pouvoir consistant à dévier ou créer un contre-feu pour contenir la vague d’inscription des Sénégalais sur les listes électorales et l’énorme succès de la vente des bracelets opposés aux bracelets de la honte du pouvoir.»
Le leader du parti Pastef a rendu hommage aux centaines de magistrats restés débout et dignes malgré les iniquités d’un système broyé par un pouvoir aux abois. Ousmane Sonko ne manque pas de dire à l’endroit de «ces quelques magistrats couchés qui ont fait leur choix politique et alimentaire, qu’au nom de la Justice et de la République, nous leur ferons face par tous les moyens légaux».
«Il n’y a pas pire injustice que celle qui s’exerce par des hommes malhonnêtes à l’ombre de lois iniques ou détournées de leur objet», fait-il remarquer.