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Révision exceptionnelle listes électorales: le chargé des élections de Pastef dénonce des actes administratifs qui n’honorent pas la démocratie

Des manquements ont été relevés dans le déroulement de la révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Babacar Faye, le chargé des élections de Pastef en cite le « refus de certains maires de produire des certificats de résidence, la prorogation de façon illégale de 24 h à une semaine, le délai d’obtention des certificats de résidence. Et de l’absence de papier déclaré dans des mairies pour confectionner les certificats de résidence ». Dans un entretien accordé à PressAfrik, monsieur Faye invite l’Etat à prendre « toutes les dispositions qui s’imposent pour rappeler certains maires et autorités administratives à l’ordre » afin de mettre fin à ces agissements qui « n’honorent pas la démocratie sénégalaise ».

Bonjour monsieur Faye, vous êtes chargé des élections de Pastef. Quelle lecture faites-vous du déroulement de la révision des listes électorales en vue de la présidentielle de 2024 ?

La révision a démarré sur le territoire national et à l’étranger. Et Pastef les Patriotes dispose de représentants dans toutes les commissions prévues à cet effet dans les communes du Sénégal et les représentations diplomatiques et consulaires de la diaspora. Ainsi, des rapports que nous recevons de nos représentants, nous avons relevé un certain nombre de dysfonctionnements. C’est le cas des refus de certains maires de produire des certificats de résidence. De la prorogation de façon illégale de 24 h à une semaine, le délai d’obtention des certificats de résidence. De l’absence de papier déclaré dans des mairies pour confectionner les certificats de résidence. Ainsi, plusieurs moyens sont mis en place en toute illégalité par certains maires et autorités administratives pour empêcher les citoyens de s’inscrire massivement sur les listes électorales.

Nous invitons l’Etat à prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour rappeler certains maires et autorités administratives à l’ordre et mettre fin à ces agissements qui non seulement n’honorent pas la démocratie sénégalaise, mais risquent de perturber le fonctionnement des commissions administratives.

Outre ce délai, il y a l’insuffisance des commissions fixes et particulièrement la non-effectivité des commissions itinérantes au Sénégal qui permettrait de se rapprocher au plus des populations. Dans la diaspora, le calendrier établi pour les commissions itinérantes ne donne pas assez de temps aux citoyens afin de s’inscrire dans les meilleures conditions.
Cela en plus des pays exclus de la révision sans raison : le Japon, la Chine, l’Egypte, le Liban, la Suisse et le Koweït et les pays où la révision n’a toujours pas démarré tel que le Brésil.

Justement, ce délai de 1 mois consacré à cet exercice a été jugé insuffisant, dans la mesure où la société civile a invité le Président Macky Sall à proroger d’un mois de plus le délai de la révision des listes électorales.

Pastef les Patriotes à l’instar de toute l’opposition, des Sénégalais et de la société civile, constate que la durée de la révision est très courte (1 mois). Selon le décret portant révision des listes électorales (décret 2023-464 du 7 mars), les opérations d’inscription et de modification se dérouleront du 6 avril au 6 mai 2023, soit un mois.

« La population doit avoir le même niveau d’engagement pour le retrait des cartes »

Cependant, à l’épreuve des faits, l’on se rend compte en excluant les dimanches et les jours fériés, que la révision ne se fera de façon effective que sur 3 semaines. Ce délai unilatéralement pensé et fixé par l’Etat reste très insuffisant pour une révision exhaustive des listes électorales. Pastef les Patriotes invite l’Etat à revoir et à proroger la durée de la révision pour permettre une large inscription des Sénégalais dans le fichier électoral. Cette prorogation permettra d’inclure les pays de la diaspora exclus de la révision et d’augmenter le nombre de jours réservés aux grandes villes de la diaspora. Elle sera également l’occasion de mettre en place des commissions itinérantes dans les communes du Sénégal (recommandation 5 du rapport de la CENA sur les législatives). Enfin, cette prorogation permettra d’avoir un fichier électoral assez représentatif de la franche (jeune 18-20 ans).

Au regard de ce qui se passe, ne craignez pas une non-distribution des cartes comme ce qui s’est passé en 2019 ?

Les cartes sont en cours de distribution dans les commissions. Je rappelle que la population doit avoir le même niveau d’engagement pour le retrait des cartes que pour l’inscription. L’administration doit mettre en place un système de distribution efficace pour faciliter de retrouver les cartes d’électeurs. Cela fait partie des recommandations issues des audits du fichier électoral. À mon avis, un personnel spécifique doit être réservé à cette opération pour plus d’efficacité lors du tri des cartes.

Alors, quel mécanisme comptez-vous mettre en place pour éviter la dispersion des cartes d’électeurs comme ce fut le cas en 2019 ?

Nous n’avons pas accès aux cartes. Elles sont à la disposition de l’administration dans les commissions. C’est à l’administration et à elle seule que revient l’obligation de trouver les moyens d’assurer à chaque Sénégalais la réception de sa carte dans les délais.

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