En décidant de s’attaquer si violemment au régime en place, qu’il a servi pendant dix longues années, Arona Coumba Ndoffène Diouf s’attendait sans doute à une réplique de ses anciens camarades à la hauteur de l’attaque. C’est désormais chose faite. L’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a décidé de répondre à l’ancien conseiller du président de la République. Pour le faire, l’ancien maire de Yoff n’y est pas allé de main morte. Il assure que Arona Coumba Ndoffène Diouf, qui a travaillé avec le régime en place pendant dix ans, a un problème de compréhension des problématiques soulevées.
Sur les deux sujets que l’ancien conseiller du président Sall a évoqués, à savoir la dette et le pétrole, Abdoulaye Diouf Sarr assure être au regret de lui dire qu’il est passé complétement à côté de la plaque. En effet, pour ce qui est de la dette, Diouf Sarr assure que la déclaration montre que Arona Coumba Ndoffène Diouf ne comprend pas grand-chose à la dette. «Parce que s’il y comprenait vraiment quelque chose, il saurait qu’en matière d’endettement, il y a une bonne dette et une mauvaise dette. Et les spécialistes sont d’accord que la dette du Sénégal est une bonne dette. Parce que c’est une dette qui, non seulement finance de l’investissement, mais c’est une dette qui a permis de faire tous les rattrapages nécessaires pour créer un écosystème de croissance. C’est tout à fait différent de la dette qui consiste à emprunter pour financer des éléphants blancs. C’est pourquoi avec le Président Macky Sall, tous les partenaires au développement et les marchés financiers ont effectivement retrouvé la bonne signature du Sénégal», a-t-il recadré, ajoutant que «la dette du Sénégal est une bonne dette qui est soutenable et qui finance de l’investissement économiquement rentable».
Mais selon Abdoulaye Diouf Sarr, si sur la dette nous pouvons croire que c’est une mauvaise compréhension de la problématique, sur le pétrole, on a tendance à croire que sa déclaration relève de la mauvaise foi. Mais s’il en est ainsi, dit-il, c’est que Arona Coumba Ndoffène Diouf est bien placé pour savoir que les cas des pays qu’il évoque n’ont rien à voir avec le cas du Sénégal. «Ce sont des pays qui ont eu la malédiction du pétrole parce qu’ils ne se sont pas bien préparés. Mais pour ce qui nous concerne, le chef de l’Etat a pris toutes les dispositions pour avoir une préparation nickel avant même qu’il y ait une goutte de pétrole», dit-il.
Poursuivant, le candidat malheureux à la mairie de Dakar lors des dernières élections locales cite pour preuve les différents et importants actes posés par le Président Sall allant dans le sens de garantir une bonne gestion des ressources. «Il a mis en place le Cos Pétro-Gaz qui est un dispositif qui intègre tout le monde ; il a mis en place un nouveau code pétrolier pour réglementer toute la problématique du pétrole ; il a mis en place une loi sur le contenu local ; il a mis en place un dispositif de répartition des ressources du pétrole et du gaz pour prévoir les générations futures et stabiliser l’économie nationale en cas de besoin. Mais surtout il a mis en place des outils comme l’Inpg pour former la ressources humaines nationales capables de prendre en charge les ressources du pétrole et du gaz», magnifie l’ancien ministre.
Pour lui, tout cela montre que «nous ne sommes pas dans l’impréparation, mais nous sommes dans la préparation de tout ce qu’il faut pour gérer les choses avant même que l’exploitation ne démarre ». «Donc, Arona de ce point de vue là ne peut pas ignorer cela pour la simple raison que depuis 10 ans il était avec nous. Durant ces 10 ans il a vu les choses se mettre en place. Donc s’il parle aujourd’hui comme si on a rien fait, je crois que cela ne relève pas de l’ignorance, je crois qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César», invite le coordonnateur de la Convergence des cadres républicains Abdoulaye Diouf Sarr.
