AUTOMOBILE
TotalEnergies et GTT s’allient pour construire un navire dédié au transport d’hydrogène liquide
Un consortium composé notamment de GTT et TotalEnergies a signé un accord pour construire d’un navire dédié au transport d’hydrogène liquide, un gaz souvent considéré comme crucial pour la décarbonation de différentes industries. Son transport à grande échelle par voie maritime sous forme liquéfiée « est l’un des principaux défis technologiques à relever ».
Transporter par voie maritime jusqu’à 150.000 mètres cubes d’hydrogène liquéfié, c’est le projet d’un consortium composé par le spécialiste du stockage de gaz liquéfié GTT, TotalEnergies, le bureau d’études LMG Marin, spécialiste de l’architecture navale, et le groupe d’inspection et certification Bureau Veritas.
Pour atteindre l’état liquide, l’hydrogène doit être refroidi à quelque -253°C, ce qui pose de nouveaux défis de stockage et notamment d’isolation des réservoirs.
L’hydrogène, « une réponse aux impératifs de décarbonation des transports ou de l’industrie »
Défendu par ses promoteurs comme une réponse aux impératifs de décarbonation des transports ou de l’industrie, l’hydrogène se heurte encore à des questions d’infrastructures et de coûts. A l’état gazeux, la molécule d’hydrogène est très volatile et s’échappe facilement.
« A l’avenir, certains continents, comme l’Europe, ou certains pays asiatiques pourraient avoir besoin d’importer de l’hydrogène à grande échelle pour compléter la production nationale » affirme GTT dans son communiqué, ajoutant que son transport à grande échelle par voie maritime sous forme liquéfiée « est l’un des principaux défis technologiques à relever ».
Selon ce communiqué, TotalEnergies travaillera à la définition des spécifications du navire baptisé « hydrogénier » et GTT réalisera le design du système de confinement à membranes.
LMG Marin « définira un concept d’hydrogénier adapté aux spécifications définies par TotalEnergies et prenant en compte les contraintes liées au système de confinement à membranes », tandis que Bureau Veritas « effectuera une évaluation des risques et examinera la conception conformément aux dernières exigences réglementaires », est-il ajouté.
GTT est déjà engagée avec Schell
« La collaboration entre acteurs industriels avec des expertises complémentaires permet de réduire les risques et accélérer le déploiement de la chaîne de valeur de l’hydrogène », a déclaré Mansur Zhakupov, vice-président chargé de l’hydrogène chez TotalEnergies, cité dans le communiqué. « La capacité de GTT à concevoir une technologie de rupture adaptée à la taille d’un très grand navire constitue une avancée majeure pour le développement de la filière hydrogène », a pour sa part affirmé Philippe Berterottière, PDG de GTT.
GTT est déjà déjà engagée avec Shell sur ce même type de projet. Objectif, mettre en service en 2028 un navire doté d’une cuve stockant 10.000 mètres cubes environ.
Pour Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, la reprise du projet gazier de TotalEnergies au Mozambique est « prématurée » à ce stade. Fin mars 2021, une attaque coordonnée sur la ville côtière de Palma a forcé le groupe français à suspendre jusqu’à nouvel ordre un projet d’exploitation du gaz naturel pesant 16,5 milliards d’euros. Les installations encore en construction sur la péninsule d’Afungi ont été évacuées. « J’ai dit récemment que nous avions besoin que les entrepreneurs soient raisonnables. Certains d’entre eux ne le sont pas, nous allons donc refaire une offre pour certains forfaits, car il n’y a aucun moyen pour nous d’accepter des coûts indus », a-t-il argumenté, à l’occasion de la publication des résultats financiers de l’entreprise pour le premier trimestre 2023. Il a néanmoins estimé qu’on en était à la « dernière étape »avant un redémarrage. TotalEnergies se montre prudent depuis plusieurs mois sur la possibilité de redémarrer ses opérations au Mozambique. Son PDG s’est rendu dans le pays en février et s’est entretenu avec le président mozambicain, Filipe Nyusi, qui assure que les conditions sont réunies pour permettre à TotalEnergies de reprendre son projet. Le mois dernier, le sous-traitant italien du géant français, Saipem, a annoncé préparer la reprise des travaux, disant avoir été informé que « la sécurité s’était améliorée ».