Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a publié un rapport sur la situation de la vaccination des enfants dans le monde 2023. Il ressort de cette étude qu’un enfant sur cinq n’a reçu aucune dose ou est sous-vacciné.
Selon l’organisation onusienne, la pandémie de Covid-19 a gravement perturbé la vaccination des enfants, avec 67 millions d’enfants manquant totalement ou partiellement la vaccination de routine entre 2019 et 2021, les laissant vulnérables à une série de maladies évitables. À l’heure actuelle, beaucoup trop d’enfants dans le monde ne reçoivent pas les vaccins dont ils ont besoin pour les protéger contre la mort et les maladies graves. « Un enfant sur cinq dans le monde n’a reçu aucune dose ou est sous-vacciné, ce qui signifie qu’il a raté entièrement ou partiellement la vaccination de routine. Ce sont des niveaux que nous n’avons pas vus depuis 2008 », a informé le rapport de l’Unicef. Le document souligne que « les enfants zéro dose sont ceux qui n’ont pas reçu leur premier vaccin diphtérie-coqueluche-tétanos (DTC1). Les enfants sous-vaccinés sont ceux qui ont reçu une dose, mais pas une troisième dose protectrice ». Une situation qui ne reste pas sans conséquence. L’étude révèle à ce titre que « les maladies réapparaissent maintenant dans des pays où elles étaient auparavant contrôlées. Pendant ce temps, nous constatons également des augmentations de cas dans des pays qui n’avaient pas encore éliminé les maladies ». D’après le document, il s’agit notamment des épidémies de choléra, de rougeole et de poliomyélite.
Plus de 3 sur 4 des enfants à dose zéro vivent dans 20 pays
L’histoire des enfants qui ne sont pas vaccinés en est une d’inégalité, de pauvreté et de communautés mal desservies. Plus de trois sur quatre des enfants à dose zéro dans le monde vivent dans 20 pays. « Ils vivent dans les zones rurales les plus reculées, les bidonvilles urbains, les régions touchées par la crise et les communautés de migrants et de réfugiés. Ces enfants ont un besoin urgent d’être vaccinés », a souligné le rapport.
La pauvreté contribue aux faibles taux de vaccination
La pauvreté a un impact important sur l’accès d’un enfant aux vaccins. « Une grande partie du nombre croissant d’enfants à dose zéro et sous-vaccinés vivent dans des environnements où ils sont confrontés à d’importants obstacles économiques », lit-on dans le rapport. Globalement, « dans les ménages les plus pauvres, un peu plus d’1 enfant sur 5 est à zéro dose ; chez les plus riches, il est de 1 sur 20 », a informé le rapport. Cette situation s’explique par le fait que dans les communautés éloignées, les services de santé sont souvent rares et les familles vivent loin des établissements de santé. « Les problèmes de chaîne d’approvisionnement, les pénuries d’agents de santé et le manque d’électricité, d’eau et d’assainissement sont tous des obstacles importants à la disponibilité des vaccins », a étayé l’Unicef. Dans les bidonvilles urbains, les systèmes de soins de santé sont souvent « mal équipés pour répondre aux besoins d’une grande population et l’abordabilité est un obstacle sérieux ». Les parents et les soignants qui jonglent avec plusieurs emplois et responsabilités ne peuvent souvent pas se permettre de s’absenter du travail et de payer le transport nécessaire pour se rendre dans les établissements de santé, car cela a un impact significatif sur les résultats financiers d’une famille.
La désinformation et la méfiance sur les vaccins se propagent
Le rapport renseigne que la décision de faire vacciner un enfant dépend en partie de la confiance. « Un parent ou un soignant doit avoir confiance dans le système de soins de santé, les producteurs de vaccins et les institutions de santé gouvernementales ». Même avant la pandémie de Covid-19, la réticence à la vaccination était identifiée comme l’une des 10 principales menaces pour la santé mondiale. Le rapport constate qu’« il y a maintenant des signes inquiétants que dans de nombreux pays, nous assistons à une baisse significative de la confiance dans les vaccins, l’accès croissant à des informations trompeuses sur les réseaux sociaux contribuant à cette tendance ». Et dans certaines parties du monde, « la confiance dans les autorités chargées de mener les campagnes de vaccination est en baisse. Tous ces facteurs contribuent au recul », a conclu le rapport.