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ABDOU KARIM FOFANA SUR L’APPEL AU DIALOGUE: «Le Sénégal a été bâti sur des consensus ; malheureusement, certains, depuis leur entrée en politique, sont dans le radicalisme»

Selon le ministre porte-parole du gouvernement, le Sénégal a été bâti sur des consensus. Seulement, il se désole de constater que des hommes, depuis leur entrée en politique, sont dans le radicalisme. Ce qui lui fait dire que ces derniers ne sont pas dans l’ADN du Sénégal. Il s’est aussi félicité de ceux qui ont décidé de répondre à l’appel du chef de l’Etat, car, à l’en croire, il faut du courage pour dialoguer.

En marge de la cérémonie de lancement de la campagne de recensement des lieux de commerce, Abdou Karim Fofana a été interpellé sur des sujets d’actualité en sa qualité de porte-parole du gouvernement. S’agissant du dialogue, il rappelle que c’est notre tradition, notre ADN. «Nous sommes une nation plurielle. Mais, il y a des moments où il faut se mettre autour d’une table. Dialoguer ne veut pas dire se compromettre. Il faut du courage pour dialoguer parce qu’il est toujours plus facile de rejeter, critiquer, s’enfermer dans sa bulle et ses orientations personnelles. Ce qu’il y a de plus important, c’est de se mettre autour d’une table et discuter, définir les règles et s’entendre sur des questions de convergence», explique Abdou Karim Fofana, avant de s’en prendre au président de Pastef sans le nommer. «Le Sénégal a été bâti sur des consensus. Malheureusement, il y a des hommes qui, depuis leur arrivée dans la sphère politique, sont dans le radicalisme. Ils ne discutent pas, ne dialoguent pas. Ils ne sont donc pas dans l’ADN du Sénégal», ajoute le porte-parole du gouvernement qui rappelle que c’est par le dialogue que le Sénégal a obtenu un code électoral consensuel. L’occasion pour le ministre du Commerce de féliciter l’ancien maire de Dakar et tous ceux qui sont favorables au dialogue. «Le chef de l’Etat a fait preuve d’ouverture et il appartient aux autres responsables
politiques d’en faire de même s’ils sont courageux, s’ils n’ont pas peur du clanisme ou des quolibets», martèle Abdou Karim Fofana.

AKF prend le contre-pied de Rsf : «on doit s’interroger sur ce rapport»

Le porte-parole du gouvernement ne partage pas non plus le rapport de Reporters sans frontières qui relègue le Sénégal à la 104e place synonyme de «dégringolade» en matière de respect des libertés. «Le Sénégal est un exemple en matière de libertés», fait remarquer Abdou Karim Fofana, qui en veut pour preuve ces dizaines de parutions de la presse écrite avec des orientations politiques différentes ; mais aussi de la prolifération des radios, télés et sites internet avec des contenus parfois gênants et cela, dit-il, n’a jamais dérangé personne, au nom de la liberté de presse. «Il ne faut pas confondre les délits de presse et les dénis de presse. On a droit à la liberté de presse, mais aussi au respect de la réglementation. C’est la liberté de presse à garantir et l’honorabilité des individus. Lorsqu’on diffame ou qu’on diffuse de fausses nouvelles, on n’est plus dans la déontologie du journalisme», théorise Abdou Karim Fofana qui estime que le Sénégal méritait d’être bien classé. Il en veut pour exemple des médias internationaux persécutés et chassés de leur pays et qui ont leur siège au Sénégal. Pourtant, il se désole de constater que ces pays sont mieux classés que le Sénégal. «On doit s’interroger sur ce rapport», dit-il.

Moins de contestations sur la baisse du loyer

Suite à la mesure de baisse du loyer, Abdou Karim Fofana rappelle que la Commission nationale de régulation des loyers (Conarel) est en train d’être mise en place pour veiller à l’application de cette mesure. Aussi, il a annoncé l’installation, la semaine prochaine, de la Commission régionale de régulation des loyers (Corarel) pour encadrer les prix des loyers au niveau des régions sous la direction des gouverneurs. Poursuivant, il relève moins de contestations par rapport à la baisse de 2014. «Nous sommes en train de mener des enquêtes de terrain pour avoir des statistiques qui vont nous permettre de dire si la mesure est acceptée ou pas. En tout cas, nous sentons qu’il y a moins de contestations qu’en 2014», annonce M. Fofana.

Créer une alternative offensive dans le commerce de grande surface

En ce qui concerne l’implantation des grandes surfaces et notamment l’arrivée de China Mall dénoncée par les opérateurs économiques, le ministre porte-parole du gouvernement fait remarquer que le souhait de l’Etat est de voir nos entrepreneurs locaux maîtres dans ce secteur. «Dans d’autres secteurs, par exemple celui des hydrocarbures, nous voyons un dynamisme très affiché de nos sociétés locales qui partagent le marché avec des multinationales étrangères dans la distribution du carburant. Mais dans le commerce, nous notons que dans la grande distribution, comme les petits commerces de proximité, les Sénégalais ont abandonné ce secteur aux étrangers. Nous les appelons à être actifs dans ce secteur parce qu’on ne peut pas nous demander d’interdire China Mall ou d’autres structures de s’installer au Sénégal et, en face, ne rien faire. Il faut créer une alternative offensive», indique le ministre du Commerce. A l’en croire, l’Etat est prêt à accompagner les acteurs du commerce pour qu’ils puissent créer des réseaux de distribution pour que notre drapeau national soit présent dans la bataille du commerce de grande surface. «Cependant, si nous ne faisons rien, nous ne pouvons pas aussi priver nos consommateurs de cet effet de concurrence qui permet de baisser les prix et d’améliorer la qualité du service», explique le ministre.

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