Elles sont nombreuses à êtres assises aux alentours de la place Omar Péne. Visages tristes et désespérés, ces étudiantes tiennent des sacs à dos, des sachets où elles mettent leurs habits. Elles sont obligées de passer la nuit à la belle étoile.
«Je loge au PM5. Je me suis réfugiée ici pour sauver ma peau. Notre pavillons a été cible de grenade lacrymogènes comme chaque affrontement. Je veux rentrer chez mes parents mais impossible de sortir à cette heure, car je viens de Rufisque », a confié à PressAfrik, Oumou, nouvelle bachelière.
Mariama, ressortissante de Kolda qui affirme sa peur et sa peine, car ne pouvant pas rentrer chez elle. « C’est dure ce qui se passe ici. À chaque manifestation, on est obligé de fuir avec nos petites affaires. C’est vraiment dommage. Les autorités doivent prendre en considération ce qui se passe au sein du campus. Nous, les locataires du PM5, nous sollicitons l’aide des autorités. On est des filles on ne mérites pas ça. Les forces de l’ordre doivent assurer la sécurité et non semer le désordre. Les lacrymogènes qu’ils jettent provoquent des malaises. Des dizaines d’étudiantes se sont évanouies la dernière fois. Et pire encore le service médical n’est pas aussi spacieux pour accueillir tous le monde », déplore la jeune fille.
Au moment où ces lignes sont écrites, les forces de l’ordre continuent de lancer des lacrymogènes dans le campus social. « La situation que l’on vit à chaque affrontement est vraiment injuste. Les conséquences c’est nous les filles qui les vivent. Les policiers doivent arrêter de cibler nos pavillons et se limiter à la grande porte. Nous n’avons pas où nous se loger. On est là dans les rues du campus sans savoir quand rejoindre nos chambres. Nous n’avons aucune sécurité. La dernière fois des gens mal intentionnés ont profité du moment pour voler nos affaire. Beaucoup de chambres au PM4 ont été cambriolées », regrette Amina, étudiante à la faculté des lettres.