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Dissensions au sein de Yaw : Dialogue mortel
Khalifa Sall, qui a été exclu du Ps, entre autres raisons, pour n’avoir pas voulu s’allier avec le parti au pouvoir, va-t-il se plier à la volonté du maire de Ziguinchor dont la participation en 2024 est sérieusement compromise ? Ousmane Sonko, avec son parti Pastef, qui n’a plus d’autre choix qu’une confrontation dans la rue avec le pouvoir, va-t-il se plier à la volonté de Khalifa Sall et de son mouvement Taxawu Senegaal ? C’est tout l’enjeu entre les deux plus grandes formations de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw). Le dialogue auquel a convié le Président Macky Sall a fini de mettre à nu leurs divergences.
Par Malick GAYE – C’est un refus catégorique que la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) a opposé au dialogue initié par le président de la République.
Malgré les velléités de participation de certains membres, la Conférence des leaders de Yewwi a senti le besoin de rappeler son opposition par un communiqué. Un document que le mouvement Taxawu Senegaal n’a, visiblement, pas apprécié.
Le mouvement dirigé par Khalifa Sall a répondu du tac au tac en réaffirmant son intention de répondre à l’invitation du chef de l’Etat.
Une situation qui traduit la tension latente entre les deux plus grandes formations politiques de la coalition. En effet, le parti Pastef et le mouvement Taxawu Senegaal n’entretiennent plus les mêmes rapports comme ce fut le cas à la création de la coalition. De fait, Ousmane Sonko, qui avait imposé dans le programme législatif de Yewwi, l’amnistie pour Karim et Khalifa, ne souhaite pas participer au dialogue alors que «ses partisans sont des détenus politiques, l’état des lieux des précédents dialogues n’ont pas été faits et que Macky n’a pas déclaré publiquement renoncer à la Présidentielle de 2024». Seulement, son refus catégorique a été précédé par la volonté de Khalifa Sall de rejoindre la table du dialogue que les «Patriotes» considèrent comme une «trahison». Il a fallu une sortie au caractère menaçant pour calmer les membres du parti Pastef. La déclaration de Barthélemy Dias sur ses tractations pour des discussions entre le chef de l’Etat et l’opposition désapprouvée par le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, la polémique qui s’en est suivie, tout comme les huées contre l’ancien maire de Dakar par les membres du parti Pastef au rassemblement du F24 du vendredi 12 mai dernier. Celles-ci ont, surtout, beaucoup contribué à élargir la fissure. L’ultime acte, qui va sceller la rupture entre les deux entités politiques, sera le lancement du dialogue au palais de la République, mardi prochain.
Des divergences exaspérées par le dernier communiqué de Yaw. Bien qu’ouvrant une porte à toute formation
voulant dialoguer, le document réaffirme la position de la coalition. Une diversité d’opinions qui cache mal le climat conflictuel qui règne au sein de la coalition. En effet, Khalifa Sall, qui s’est braqué contre le Parti socialiste (Ps) pour ses ambitions personnelles, n’est pas dans une logique suiviste. Même si en apparence, Yaw vend l’image d’un regroupement de partis et mouvements politiques unis, son implosion pourrait être actée lors de ce dialogue. Khalifa Sall, qui a été exclu du Ps car ne voulant pas s’allier avec le parti au pouvoir, l’Apr, au sein de Benno bokk yaakaar (Bby), va-t-il se plier à la volonté du maire de Ziguinchor dont la participation en 2024, à l’élection présidentielle, est sérieusement compromise ? Ousmane Sonko, qui n’a plus d’autre choix qu’une confrontation dans la rue avec le pouvoir, va-t-il se plier à la volonté de Khalifa Sall ? Voilà le problème qui risque d’entraîner la mort de Yaw en tant que coalition. Les ambitions divergent, les intérêts sont contraires et le temps qui sépare les leaders de l’échéance électorale de 2024 s’égrène. Khalifa Sall et Ousmane Sonko n’ont plus en commun que leurs différences. Mais en politique, la vérité d’aujourd’hui n’est jamais celle de demain. En plus, il ne faut jamais dire jamais !