L’appel au dialogue lancé par le président de la République Macky Sall, lors de la célébration de l’Aid El Fitr communément appelé Korité, a divisé l’opposition. Certains de ses membres notamment le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade ont décidé d’y répondre tout en posant leurs conditions. D’autres comme la République des valeurs (Rv) de Thierno Alassane Sall ou le Pastef Les Patriotes de Ousmane Sonko ont tout bonnement refusé de prendre part au dialogue. Interrogée sur cette divergence, l’historienne Penda Mbow de répondre que « c’est le contexte qui est extrêmement difficile ».
« Les circonstances actuelles ne permettent pas la tenue d’un dialogue fécond », a déclaré Penda Mbow, invitée du Jury du dimanche sur I-radio, de ce 7 mai.
A l’en croire, elle est d’accord sur le principe d’aller vers un dialogue mais le contexte actuel ne le permet pas. « Je dis depuis des années que le Président Macky Sall doit prendre des initiatives pour appeler au dialogue et à l’apaisement. Je l’ai dit et répété. Par conséquent, je ne peux pas être contre l’appel au dialogue du Président, a-t-elle expliqué. Mais, c’est le contexte qui est extrêmement difficile », a-t-elle avancé.
Avant de donner les gages d’un dialogue réussi. « Si on veut aller vers le dialogue, il faudra que chaque parti lâche du lest », a-t-elle fait savoir. Et de poursuivre : « On ne peut pas aller au dialogue en gardant ses positions justement difficiles pour l’autre. Il faut renoncer à un certain nombre de choses pour aller vers le dialogue. Je crois que le contexte actuel ne pourra pas permettre un dialogue approfondi et un dialogue qui va aller vers des conclusions importantes pour l’avenir du pays »
Pour l’heure ce qu’on peut faire, a-t-elle précisé, « c’est peut-être régler les conditions liées à la prochaine présidentielle : comment y aller ? revenir sur le parrainage ? C’est-à-dire régler les questions pratiques ».
Pour la militante sénégalaise : « Le vrai dialogue qui va apporter le vrai changement et insister sur les réformes en profondeur de cette société, de la gestion de l’État, des Institutions, ne pourra avoir lieu qu’après la présidentielle 2024 quand les esprits seront plus calmes, moins crispés ».