L’ancien directeur de la RTS (télévision nationale), Matar Sylla a plaidé mercredi pour financement du secteur des médias de manière « claire, transparente et régulière », lors d’un panel à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de liberté de presse.
«Aucune politique publique ne peut réussir aujourd’hui sans l’apport des médias. C’est clair, net et précis. Quant on vous invite à des manifestations et que vous n’y êtes pas, la manifestation ne commence pas. C’est ça la réalité. Mais ce n’est un pas secteur dont on se sert comme ça. C’est un secteur qui est économique», a plaidé M. Sylla.
«Dans le monde émergent, les médias sont de véritables entreprises économiques viables qui font de l’argent et qui gagnent de l’argent. Ou véritablement, il y a un vrai statut du personnel, des continus de qualité, des moyens et des méthodes d’exonération et d’accompagnement des médias de manière générale. Nous sommes dans un contexte y compris le secteur public, qui n’est pas financé correctement, malgré les efforts qui ont été faits», a-t-il déploré.
Selon M. Sylla, comme tous les autres secteurs, le secteur public des médias doit être financé « de manière claire, transparente, régulière, indexée au coût de la vie et aux charges de l’entreprise, en fonction des mandats confiés à l’entreprise public».
A côté, il y a des entreprises privées. Aussi privées soient-elles, elles accomplissent des missions de service public, a-t-il soutenu. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait une seule entreprise privée dans ce pays qui gagne de l’argent, qui soit en règle avec le fisc, avec tout au niveau social ect….C’est ça le véritable défis. Cela n’est possible que lorsqu’on met en place une véritable régulation, une autorité qui, sans doute, sanctionne quant il le faut. Mais son rôle premier, ce n’est pas de sanctionner. C’est d’organiser l’espace médiatique, de manière plurielle», a proposé l’ancien directeur de la télévision nationale.