Khalifa Sall, le patron de Taxawu Senegaal, et Pape Djibril Fall, leader du mouvement les Serviteurs, ont essuyé des huées de la part des pro-Sonko, lors du grand rassemblement pacifique du mouvement des forces vives de la Nation «F24». Les «Patriotes» n’ont pas suivi la consigne de leur leader, Ousmane Sonko, qui leur avait demandé de réserver un standing ovation aux leaders qui se relaieront à l’estrade pour lire leur discours. La rencontre entre le Président Macky Sall et Barthélemy Dias, maire de Dakar, relative au dialogue, est passée par là.
Par Amadou MBODJI – Le premier rassemblement pacifique du mouvement des forces vives de la Nation dénommé F24 poir dire non au 3éme mandat et réclamé la libération des «détenus politiques», qui a drainé beaucoup de monde, s’est terminé hier en queue de poisson. La raison : comme l’avait prédit Le Quotidien dans son édition d’hier, le leader de Taxawu Senegaal a été l’objet de huées de la part des partisans du président du parti Pastef, Ousmane Sonko. Ces derniers ont fait fi de la consigne de leur chef.
Hier donc, après deux heures de meeting, c’est au moment où l’ancien maire de la capitale devait prendre la parole que les «Patriotes» et autres sympathisants et manifestants acquis à la cause du patron du parti Pastef ont exprimé leur opposition à toute prise de parole du leader de Taxawu. La déclaration de son prédécesseur au crachoir, Malick Gakou, président du Grand parti (Gp), qui a harangué les pro-Sonko en affichant son soutien indéfectible à son alter ego et en les interpellant sur leur position sur l’appel au dialogue du Président Macky Sall, n’a pas facilité la tâche au mentor du député-maire de Dakar, Barthélemy Dias, dont les dernières déclarations sur le dialogue suscitent la colère des «Pastéfiens». N’arrivant pas à tenir son discours si ce n’est «demander qu’on laisse ceux qui crient le faire et ceux qui veulent applaudir, le faire», Khalifa Sall a vu le président de la Conférence des leaders de Yewwi, Habib Sy, et le président du Prp, Déthié Fall, venir à sa rescousse, aidés en cela par le maître de cérémonie qui glisse : «Khalifa Sall a subi une injustice.» «On est ensemble ! On est ensemble ! Mon temps de parole n’a pas encore sonné. Je sais que vous êtes de grands patriotes. Est-ce que vous êtes de grands patriotes ? Si vous voulez qu’on fasse partir le Président Macky Sall, il faut qu’on collabore sur la base de la vérité. Que l’on soit unis pour faire face au pouvoir. Applaudissez tous les leaders qui sont là. Je vous demande d’applaudir Ousmane Sonko. Je vous demande d’applaudir Khalifa Sall. Je vous demande d’applaudir Pape Djibril Fall. Je vous demande d’applaudir Karim Wade», assène Déthié Fall, qui met en avant la collaboration entre Ousmane Sonko et Khalifa Sall, qui a valu une victoire aux dernières Législatives de la Coalition Yewwi askan wi. Malgré le tohu bohu que sa présence suscite sur l’estrade, Khalifa Sall, leader de Taxawu Senegaal, a tenu à porter la réplique à ceux qui l’ont hué. «Ce que vous faites n’est pas du tout joli, ce n’est pas beau à voir. Si vous voulez qu’on atteigne ce que nous nous sommes fixé, ce n’est pas comme ça que vous devez vous comporter. Ça ne sert absolument à rien du tout. Vous ne servez pas votre leader, vous ne servez pas votre parti. Si vous voulez faire partir Macky Sall du pouvoir, ce n’est pas comme ça que nous allons réussir cela. Ça ne donnera aucun résultat. Ça n’impressionne guère», affirme Khalifa Sall qui réclame la libération des «prisonniers politiqueS», tout en félicitant le F24 pour avoir réussi le pari de la mobilisation. Chargé de la communication du parti Pastef et placé sous contrôle judiciaire, El Hadj Malick Ndiaye, montrant le bracelet électronique à son pied gauche, dit être venu délivrer le message de son leader, Ousmane Sonko, qui a été l’absent le plus présent lors de ce rassemblement. «C’est un prisonnier errant qui vous parle aujourd’hui», ironise le chargé de Com du parti Pastef, avant de délivrer le message de son leader en ces termes : «Ousmane Sonko est en train de suivre en direct ce qui se passe ici. Il m’a dit qu’il a un pincement au cœur. Vous devez comprendre pourquoi. Il dit d’applaudir tout leader qui passe ici pour faire son discours, plutôt que de se mettre à le huer.» Poursuivant son speech, El Malick Ndiaye de soutenir que «Macky Sall a décidé qu’on ne lui porte pas la réplique dans ce pays. C’est pourquoi il a arrêté 364 détenus politiques. Se retrouver en prison ne veut rien dire, il n’a qu’à construire d’autres prisons».
Le maître de cérémonie parle «d’invité-surprise au rassemblement de F24» en mettant «une bande sonore du Président Macky Sall qui tenait un discours contre la troisième candidature du Président Macky Sall en 2011». Le leader de la Coalition And gor yi jotna/La majorité silencieuse, Me Moussa Diop, choisit de brandir la chemise qu’il avait enfilée lors d’un rassemblement à la Place de la Nation contre la candidature du Président Wade, en tenant son discours hier. Des échauffourées ont été enregistrées vers la fin du manif’, avec la fille de Barthélemy Dias qui a été prise pour cible par des jets de pierres, selon une source lors de ce rassemblement auquel le maire de Dakar n’a pas assisté, puisqu’il est absent du pays.