A défaut de parité complète, le maire de la ville de Dakar a appelé les délégués du monde venus prendre part au 6e Forum mondial de l’économie sociale et solidaire à identifier les conditions d’autonomisation des femmes. De son côté, à la ville de Dakar, des initiatives ont été menées. Il a aussi décidé de lancer la plateforme Dk2023-30 qui ambitionne de créer 20 millions d’opportunités de formation, d’éducation, d’employabilité, etc.
La ville de Dakar est l’hôte depuis le 1er mai, pour la première fois en terre africaine, du 6e Forum mondial de l’économie sociale et solidaire. Hier, l’ouverture du pré forum Femme économie sociale et solidaire (Femm’Ess) sur le thème : «l’autonomisation des femmes et la territorialisation de politiques publiques durables» a été présidée par Barthélemy Dias, en présence des délégués du monde entier. A l’en croire, cette fierté d’accueillir le forum s’accompagne de la responsabilité de porter la voix de tout un continent. En effet, dans un continent où 70% de la population est âgée de 35 ans, 80% des emplois dans le secteur informel, la responsabilité de l’Afrique, relève Barthélemy Dias, est d’accélérer l’éducation et l’employabilité, le développement des compétences, l’emploi et l’entreprenariat, la santé et la nutrition. «L’Economie sociale et solidaire (Ess) peut contribuer à la création d’emplois durables, à la réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale, à la préservation de l’environnement et au renforcement des communautés locales. L’Ess peut constituer un outil puissant qui ouvre la voie à un avenir plus équitable et plus durable pour l’Afrique», explique le maire de la ville de Dakar.
A cet effet, il n’a pas manqué de saluer l’engagement de l’Etat du Sénégal sur l’économie sociale et solidaire. Il en veut pour preuve, la création du ministère en charge de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire ainsi que les dispositions législatives sur cette question.
Il ne s’agit pas de parler de parité, mais d’identifier les conditions d’autonomisation des femmes
Revenant sur le rapport mondial Global Gender Gap du World Economic Forum, qui révèle que le monde a progressé dans la réduction de l’écart entre les hommes et les femmes de 68,1% en 2022, le maire de la ville de Dakar en déduit qu’il faudra encore 132 ans pour arriver à une parité complète. Cependant, au regard des nombreux obstacles que rencontrent les jeunes filles et les femmes, Barthélemy Dias est d’avis qu’il ne s’agit pas de parler de parité aujourd’hui, mais d’identifier les conditions d’autonomisation des femmes. Une autonomisation des femmes cependant plombée par des écueils. «En Afrique, les entreprises dirigées par des femmes font face à un énorme déficit de financement de 42 milliards de dollars, selon la Banque africaine de développement. Le manque de formation en gestion, leur crainte face au risque, entre autres, constituent un frein dans leur parcours pour contribuer au développement économique. Les structures formelles de financement tels que les banques et les établissements financiers imposent des conditions restrictives pour l’octroi de crédit, tels que la nécessité de garanties, d’ancienneté de compte et de documentation relative à l’étude de projet, ce qui limite l’accès des femmes aux crédits, etc.», liste le maire de Dakar, entre autres contraintes.
Les initiatives de la ville de Dakar pour autonomiser la femme
Face à cette situation, l’édile de la ville de Dakar préconise l’éducation afin de permettre aux jeunes filles de poursuivre leurs études secondaires. Dans cette perspective, la ville de Dakar n’a pas été en reste. «La ville de Dakar finance l’éducation dans le digital et multiplie les initiatives. Nous avons privilégié les actions du Fonds de développement et de solidarité municipal (Fodem) pour lutter contre la pauvreté urbaine et féminine. Une priorité absolue. Ayant constaté que les femmes n’ont pas accès aux ressources financières et sont souvent exclues du système classique de financement, nous avons mis en place une approche triptyque Formation, financement et accompagnement. En dotant le Fodem et la Cepem d’importants moyens financiers et techniques, nous répondons au besoin d’inclusion sociale et économique des femmes qui repose sur la création de structures d’insertion socioéconomique et favorise leur intégration dans la sphère économique. 23.000 bénéficiaires réparties autour de 450 groupements ont bénéficié de formation, d’accompagnement et de financement d’activités génératrices de revenus », souligne M. Dias qui invite à partager les risques pour accompagner financièrement les initiatives des femmes.
DK2023-30 : 20 millions d’opportunités de formation, d’éducation …
Dans cet élan, le maire de la capitale sénégalaise fixe son objectif : «mon ambition en qualité de maire de la ville de Dakar est qu’au sortir de ce forum, nous nous engagions tous autour de mesures urgentes et concertées. Je plaiderai pour le lancement de la plateforme DK2023-30 – une plateforme conçue pour créer 20 millions d’opportunités de formation, d’éducation, d’employabilité, d’accès au financement… pour les jeunes et les femmes», plaide le maire de la ville de Dakar.