SOCIETE
Passé/Présent – Restaurer le site de l’Ecole normale William Ponty : Le rêve des anciens
C’est un rêve qu’ils veulent réaliser. Les anciens de l’Ecole normale William Ponty, qui a formé les premiers cadres du pays, veulent restaurer le site de Sébi Ponty afin de permettre aux jeunes de pouvoir profiter de leurs connaissances et conseils. Et aussi de faire de cet endroit un lieu de tourisme intellectuel.
Par Justin GOMIS – Que reste-t-il de l’Ecole normale William Ponty (Enpw) de Sébi ? Un tableau sur l’autoroute à péage pour rappeler son emplacement, un site en ruines et aussi une réputation qui résiste au temps. Pour mieux rendre hommage à leurs héros et à toutes les pépites de Ponty, les anciens élèves de cette institution ont décidé de restaurer le site historique ayant abrité Ponty, en l’occurrence le site de Sébi Ponty. L’annonce a été faite ce mercredi par Modou Ndiaye, le président de l’Amicale des anciens élèves de l’Ecole normale William Ponty. «A ce noble projet de réhabilitation, que notre amicale, dès sa création, a inscrit comme une priorité, nous appelons les autres associations de normaliens (celles de Mbour, Saint-Louis, Bambey, celle des normaliennes de Germaine Le Goff dont nous saluons la présence dans la salle), pour qu’ensemble, dans le cadre d’une fédération, nous réussissions à refaire de ce site un foyer ardent pour l’éducation et la culture, mais aussi un lieu de mémoire», a-t-il déclaré. D’après lui, «dans un contexte où les bases-mêmes de nos jeunes républiques et de nos jeunes nations sont menacées, et où nos systèmes éducatifs traversent des difficultés, il est plus que jamais impérieux de retrouver des repères d’intégration sociale et d’excellence scolaire». De l’avis du professeur titulaire à la Faculté des lettres, «il ne fait pas de doute que l’Enwp fait partie de ces repères et en occupe sûrement l’une des toutes premières places». Et c’est pour cette raison que l’Amicale des anciens élèves de l’Enwp, a-t-il ajouté, «ambitionne de faire de ce site un complexe abritant à la fois un musée de l’éducation, une bibliothèque, un institut développant diverses formations liées tout à la fois aux métiers de l’enseignement, aux métiers émergents, aux Tic, à l’emploi vert, ainsi qu’une offre de seconde chance aux multiples jeunes déscolarisés, de l’école et de l’université. Bref, ce complexe sera un creuset communautaire de savoirs et de savoir-faire, de comportements et modèles de comportements à inculquer aux jeunes générations pour leur réarmement moral et professionnel, sans lequel le développement est difficile à réaliser».
Aujourd’hui, les anciens nourrissent de grandes ambitions pour cet endroit qui a formé la première élite du pays. A l’en croire, ce site de Sébi Ponty, qui sera «restauré en complexe éducatif d’excellence, constituera un cadre physique de retrouvailles des pontins et de tous les normaliens en général pour mobiliser davantage et organiser toute l’expérience dont nous sommes porteurs les uns et les autres en matière d’éducation, afin de continuer à soutenir le système éducatif de notre pays, plutôt que de laisser cette expérience se disperser au prétexte que nous avons droit au repos». Car «notre pays, encore confronté à des défis majeurs, surtout en matière d’éducation, ne peut pas se payer le luxe de mettre à la marge des ressources humaines d’aussi grande qualité ayant toute une expérience de carrière, une expérience qui couvre l’ensemble du système éducatif tous cycles, secteurs et sous-secteurs confondus, de les mettre à l’écart en raison de leur âge, un âge qui est justement celui de la sagesse, celui de la clairvoyance et de l’efficacité», a-t-il remarqué. Avant de montrer que «cela n’est guère conforme à l’ambition d’émergence à laquelle aspire notre pays, ni non plus à notre héritage culturel». Pour lui, il ne s’agit pas de les mettre à l’écart, mais de faire en sorte que les Sénégalais puissent profiter de leurs connaissances et conseils.