Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), le trafic d’êtres humains touche environ 1 million de personnes dans le monde. Pour lutter contre ce phénomène, le Sénégal a ratifié la Convention contre la criminalité transnationale organisée et ses Protocoles additionnels sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants par la loi spécifique N° 2003-17 du 18 juillet 2003. Mieux, il a adopté la loi N°2005-06 du 10 mai 2005 relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées.
Cependant, malgré les nombreux efforts consentis dans la lutte, ce fléau subsiste toujours et son éradication se révèle être particulièrement complexe. Le Sénégal est une zone d’origine, de transit et de destination des victimes de traite des personnes.
Pour plus d’efficacité dans la lutte contre la traite, une série de formations est mise en œuvre dans le cadre du Programme Régional pour la Migration en Afrique (ARMP), financé par le Département d’Etat américain à travers le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM).
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans le cadre de ce projet cherche à renforcer la Cellule Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP) à collecter des données en appuyant le Systraite. L’Oim et la Cellule capacitent des acteurs de la chaîne pénale sénégalaise (gendarmerie, police, magistrats, professionnels de la protection de l’enfance). Ce, pour une meilleure prise en charge des victimes de traite des personnes au Sénégal et une meilleure lutte contre ce fléau.
« Le gouvernement Sénégalais fait un grand travail. On note son engagement à travers un plan d’action sur la lutte contre la traite des personnes. Au sein de l’organisation internationale pour l’émigration, on accompagne le Sénégal sur le renforcement des capacités des partenaires de la cellule contre la traite des personnes par des plaidoyers, une assistance technique », indique Maxime Sicard, Chargé de programme OIM.
Selon Issa Saka, coordonnateur des projets au niveau de l’Onudc : « il faut dire qu’on est face à un phénomène qui est très complexe. Il y a encore beaucoup à faire. Onudc renforce les capacités des acteurs afin qu’ils facilitent l’identification des victimes, mais surtout être en mesure de porter assistance aux victimes. Cette assistance là fait défaut surtout quand c’est fait par des gens qui ne sont pas des professionnels”.
Il rappelle que la traite est multiforme et concerne les enfants talibés qui sont exploités dans la mendicité.
« On pense que c’est juste lié à des étrangers ce qui n’est pas le cas. Des informations ont révélé que ses enfants proviennent d’abord du Sénégal, c’est une question interne. Néanmoins, il y en a certains qui viennent de la sous-région notamment de la Gambie, de la Guinée Bissau et des pays limitrophes. Il y a aussi une traite concentrée dans la zone de Kédougou où des filles sont soumises à la prostitution forcée, à l’exploitation sexuelle dans les sites qu’on appelle les « diouras ». Ses filles viennent la plupart du temps du Nigeria. Il y a aussi la servitude domestique où des filles sont envoyées au Moyen Orient et dans les pays du Golf. Elles sont purement et simplement exploitées », a-t-il relevé.