POLITIQUE

Un « meeting » des organisations féministes pour soutenir Adji Sarr

Des organisations féministes ont organisé ce mardi à la Place du souvenir africain, une sorte de meeting pour soutenir Adji Sarr dans l’affaire de viol présumé et de menaces de mort, en présence du ministre et maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye. Prenant la parole, Reine Edwige Mantane, l’une des initiatrices, a invité les organisations féminines nationales et internationales à venir en aide à cette « pauvre fille ».

« Récemment, la 13e législature, dans le but de renforcer les droits des femmes, a adopté une loi  criminalisant le viol et la pédophilie. Depuis plus de deux (2) ans, notre pays est tenu en haleine par cette affaire privée qui doit être vidée par la justice. Malheureusement, le bourreau (Ousmane Sonko) a eu le temps de transformer une affaire purement privée en une affaire publique et politique pour tenter d’échapper la justice », a regretté la féministe.

Selon elle, l’accusé a essayé de semer la peur et le désordre. « Nous dénonçons avec véhémence cette tentative de manipulation de l’opinion. C’est pourquoi nous femmes, apportons notre soutien indéfectible à notre sœur Adji Sarr dans le dossier qui l’oppose à Ousmane Sonko. En sa qualité de citoyenne, elle a droit de bénéficier d’un procès équitable. Nous réitérons entièrement notre confiance à la justice de notre pays, car elle a démontré toute son impartialité et son indépendance. Nous lançons un appel à toutes les organisations féminines nationales et internationales pour venir en aide à cette pauvre fille ».

Dans la salle où s’est tenue la conférence, des affiches ont été distribuées aux militants féministes. On pouvait lire:  »Non à la victimisation de Ousmane Sonko accusé de viol. Manipulation bi daffa doy! ». Ces femmes ont interpellé les institutions internationales réclamant +justice pour Adji Sarr +. « Viol fait aux femmes. ONU femme réclame justice ».

Le ministre et maire de Dakar Plateau a pris la parole sous des ovations pour expliquer sa présence à cette rencontre. « Beaucoup verront l’homme politique, c’est vrai. Mais avant de faire la politique, nous avons été au prix de ce que nous considérons les couches les plus défavorisées. D’abord, ce qui ne peuvent pas se défendre. Pendant des années, j’ai eu à œuvrer à profit des enfants handicapés moteurs cérébrales».

Évoquant le dossier de viol présumé, le ministre Ndoye a expliqué : « la femme mérite d’être honorée. Et son excellence Macky Sall honore la femme. Toute autre personne qui ose déshonorer la femme qu’elle paie », a-t-il dit, appelant la justice à faire son travail « sans aucune pression ».

« La justice doit fait son travail. Sinon, nous ne sommes plus en république. Nous ne sommes plus en sécurité. Si je ne peux pas avoir la justice, cela veut dire que ma société m’invite à me faire justice. Et cela n’est pas acceptable », a prévenu Alioune Ndoye qui a encouragé ces organisations féministes.

Par ailleurs, il a exprimé sa déception « de ne pas voir la société civile, les défenseurs de droit de l’homme, de la femme être beaucoup plus impliqués dans ce dossier ».

des militantes se cachent : « Je ne veux pas que ma mère me vois à la télévision »

Certes, ces organisations des droits des femmes ont exprimé leur soutien à Adji Sarr, mais c’est avec beaucoup de prudence. Dans la salle qui a abrité la rencontre, l’on remarque des femmes qui couvrent le visage pour ne pas être filmées. Certaines parmi elles cachaient leur visage avec des foulards, d’autres avec les mains.

Des jeunes filles de la vingtaine murmuraient. « Je ne veux pas que ma mère me vois à la télévision. Sinon elle va me demander de quoi suis mêlée à Adji Sarr », a souligné l’une d’entre elles tout en baissant la tête. De l’autre côté, des mamans aussi faisaient de leur mieux pour ne pas apparaître aux images.

Rappelons que le procès Adji Sarr – Ousmane Sonko a été renvoyé au 23 mai prochain en audience spéciale. Le motif avancé par le président de la séance, Apolyte Ndeye est que la prévenue Ndeye Khady Ndiaye, propriétaire du salon où se seraient passés les faits de « viols répétitifs et menaces de mort », s’est présentée hier-lundi en audience d’identification. De ce fait, il est impossible pour la Cour d’ouvrir le débat en moins de 3 jours.

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