SOCIETE
USURPATION DE FONCTION ET RECEL A PIKINE: Un faux commandant de gendarmerie interpellé
La longue chasse à l’homme contre le recherché F. Lô a été fructueuse. Celui-ci a été alpagué par les agents de terrain du commissariat d’arrondissement de Pikine. Le gus se faisait passer pour un commandant de la gendarmerie. Et a appâté avec le statut de gradé de la maréchaussée et roulé dans la farine plusieurs individus. Qui ont été victimes de vol de téléphone portable de dernier.
L’intrus dans la gendarmerie nationale est enfin écroué. F. Lô est tombé dans les mailles du filet des éléments de la brigade de recherche du commissariat d’arrondissement de Pikine. Qui ont instruit, sous la houlette de leur chef de service Mame Arona Ba, plusieurs lettres-plaintes contre l’imposteur.
Lô, faux commandant, mais aussi génie en informatique
Lô est dépeint comme un génie dans le domaine des nouvelles technologies. Il se sert cependant de ses connaissances technologiques pour causer du tort à d’honnêtes citoyens. Ceci, en toute complicité avec un gang de redoutables malfaiteurs. Il a toutefois un procédé bien particulier pour appâter ses proies et leur jouer un sale coup. Avant de rompre les amarres avec la victime et retourner dans son terrier.
Comment il piège les propriétaires de téléphones volés
Quand le gus achète un téléphone portable de valeur volé, il vérifie d’abord si le cellulaire est verrouillé avec un nom de code. Et si tel est le cas, il use de subterfuges technologiques, identifie le numéro du propriétaire lésé, même si l’appareil est dépourvu de la puce cellulaire, et câble celui-ci. Quand le pauvre prend l’appel, il se présente comme un commandant de gendarmerie et lui affirme détenir son téléphone portable que ses « éléments » ont pris sur des malfrats interpellés. Il le met en confiance par le verbe et demande de lui communiquer le code secret de l’appareil pour les besoins de l’enquête préliminaire. Ce qui du reste paraît aussi cocasse qu’incroyable.
Le coup de bluff du faux gendarme qui fonctionne
Et le bonhomme saute au plafond et donne le code d’accès au faux gradé de la gendarmerie. Qui feint de prendre note et promet de rappeler pour lui délivrer une convocation à audition sur procès-verbal. Mais, tout cela n’était que du bluff. Le pauvre l’apprendra à ses dépens lorsqu’il rappelle sur le même numéro le prétendu commandant. Il tombe alors sur la messagerie vocale. Il répète le geste à l’envi. Mais sans succès. Car le faux pandore avait changé la puce du téléphone pour y mettre une nouvelle.
Plusieurs individus mordent à l’hameçon
La victime réalise le coup tordu et dépose une lettre-plainte à la police de Pikine. D’autres individus subissent les agissements du faux pandore et alertent les flics. Qui se retrouvent avec plusieurs lettres-plaintes et autres dénonciations sur la table et ouvrent une enquête préliminaire. Ils se renseignent au détail près sur les manèges du délinquant et lancent la traque. Ainsi, dimanche dernier, ils effectuent une patrouille pédestre de sécurisation dans les rues de Pikine et devancent, sans le savoir, le recherché faux gendarme F. Lô. Qui parle au téléphone avec quelqu’un et se présente comme étant adjudant Ndiaye du commissariat d’arrondissement de Pikine.
«Commandant» Lô perdu par « adjudant Ndiaye » de Pikine
Les agents de terrain de Pikine tombent des nues, se retournent brusquement et dévorent des yeux le quidam. Ils soupçonnent qu’il s’agit du recherché faux commandant de gendarmerie et l’interpellent. Ils le soumettent d’abord à une opération de vérification d’identité (Vi) et le démasquent. Le gus réalise son forfait et tente de noyer le poisson. Il engage une résistance et se laisse aller dans des explications décousues. Il sera malgré tout cueilli, jeté dans le fourgon de la police et conduit au commissariat pour interrogatoire.
Une dizaine de téléphones de marque retrouvée chez lui
Confondu par les enquêteurs, Lô ravale ses dénégations et se livre pieds et mains liés. Il conduit ensuite chez lui les policiers, qui découvrent au cours d’une perquisition une dizaine de téléphones portables dernier cri volés ; des téléphones qu’il devait décoder par le même modus operandi. Après le décodage, il fouille l’appareil dans le but de vider éventuellement les comptes d’argent des victimes ou trouver des données personnelles qu’il utilisera à des fins délictuelles, aux fins de gagner des sous. Et s’il n’obtient rien de tout cela, il met en charpie les cellulaires volés et revend les organes à des gens qui ont besoin de pièces de rechange.
Au terme d’une garde à vue prolongée, F. Lô a été présenté, hier, devant le procureur du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye pour association de malfaiteurs, usurpation de fonction et recel. Quant à ses vendeurs de téléphones, ils sont recherchés.