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VIOL COLLECTIF COMMIS SUR UNE DEFICIENTE MENTALE MINEURE À THIAROYE: Son copain Mamadou Niang, après avoir satisfait sa libido sur elle, invite quatre autres de ses amis qui se relaient aussi sur elle

Bintou est une personne particulière. Normale d’ailleurs avec sa déficience. Après avoir accusé son copain Mamadou Niang et quatre autres de ses amis de viol, elle les a disculpés à la barre, même si elle a évoqué des relations sexuelles consenties avec son amant. Mais, le procureur a requis l’acquittement de l’un d’eux et 10 ans de réclusion criminelle contre son ex-copain et les trois autres. Ils ont comparu hier devant la chambre criminelle de Pikine-Guédiawaye pour viol collectif, pédophilie et détournement de mineure.

Après de nombreux renvois, le dossier de Mamadou Niang et ses amis Birane Niang, Ousseynou Gassama, Alioune Wade dit Pape Wade et Seydina Fall a été retenu puis jugé, hier mercredi, par la chambre criminelle du tribunal de Pikine-Guédiawaye présidée par Amath Sy. Ils sont poursuivis pour viol collectif sur une personne vulnérable en raison de son état de santé, pédophilie, et détournement de mineure.
C’est au mois de juillet 2020 que cette histoire a éclaté. Âgée à l’époque de 15 ans, Bintou N., qui vivait avec son homonyme, dénonçait des faits d’abus sexuels perpétrés sur elle par le nommé Mamadou Niang. Dans sa déposition devant les enquêteurs de Thiaroye, elle soutenait que Mamadou Niang était son copain. C’est dans ces circonstances, dit-elle, qu’il l’avait appâtée dans la chambre d’un de ses amis où il l’a contrainte à des rapports sexuels. Bintou N. de confier aux enquêteurs que son petit-ami Mamadou Niang, après avoir fini de coucher avec elle, invitait aussi ses copains à entretenir des relations sexuelles avec elle.
L’enquête diligentée a permis de mettre la main sur Mamadou Niang. Celui-ci, interrogé, avoue puis balance les noms de ses compagnons. Ces derniers qui ont été par la suite arrêtés tour à tour ont reconnu les faits, excepté Seydina Fall. Ils soulignaient avoir eu une conjonction sexuelle avec Bintou Ndir sur invitation de son amant Mamadou Niang. Et même devant le magistrat instructeur, ils ont réitéré les mêmes déclarations, sauf Seydina Fall qui est resté campé sur sa position de dénégations. Ces garçons, pour se justifier, évoquaient des relations consenties avec la mineure. La victime pour sa part avait aussi soutenu que tous les accusés avaient abusé d’elle y compris son amant Mamadou Niang à qui elle imputait sa grossesse. C’est ainsi qu’ils ont été tous inculpés puis placés sous mandat de dépôt avant leur comparution hier devant la chambre criminelle.

Les accusés changent de version

Mais là, Mamadou Niang et ses coinculpés ont changé de version en niant ces accusations. Mamadou Niang a non seulement réfuté toute relation amoureuse avec Bintou Ndir, mais aussi les chefs d’inculpation qu’on lui impute. «Elle n’était pas ma petite-amie. Je n’ai jamais couché avec elle. Je ne suis pas non plus le père de son enfant», a-t-il laissé entendre.
Seydina Fall a aussi réfuté avoir couché avec la plaignante. Il soutient avoir été cité par Mamadou Niang dans cette affaire dans laquelle il n’est pas mêlé. À sa suite, Birane Niang, Ousseynou Gassama et Alioune Wade ont presque servi les mêmes contestations.

Volte face de l’accusée

Coup de tonnerre. Présentement mariée et mère de famille, Bintou Ndir âgée maintenant de 18 ans a disculpé les coaccusés de Mamadou Niang. «Je ne connais pas les autres, mais Mamadou Niang était mon copain depuis 2019. J’ai confirmé les déclarations de Mamadou Niang devant le magistrat instructeur en soutenant qu’ils ont tous entretenu des rapports sexuels avec moi, alors que ce n’était pas avéré. Si je les connaissais, j’allais citer leurs noms», a-t-elle indiqué. Cette mère de famille a révélé face au tribunal avoir été forcée une seule fois à des relations sexuelles par Mamadou Niang. Et les autres fois, dit-elle, elle avait consenti. «L’enfant issu de mon viol est né et je l’ai déclaré en lui donnant mon nom de famille. C’est une fille. Au début de cette affaire, Mamadou Niang avait accepté la paternité de mon enfant devant les enquêteurs de Thiaroye. On ne leur réclame rien comme dédommagement puisqu’après la naissance de mon enfant, on l’a baptisé en lui donnant mon nom de famille. Donc ma mère s’est désistée de sa plainte».
Interrogée par le tribunal sur son état mental, Bintou Ndir a déclaré qu’elle se faisait ausculter à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Il lui arrive parfois de parler toute seule, dit-elle. Le procureur a expliqué dans ses développements que même si cette victime a des fuites de mémoire, ses aveux qu’elle avait faits à la police et qui enfoncent les accusés sont valables. Le parquet estime que les conditions dans lesquelles ces relations sexuelles ont eu lieu laissent penser qu’il y avait contrainte. «A l’époque, elle était âgée de 15 ans et ses gaillards se sont jetés sur elle pour assouvir leur libido. Je requiers l’acquittement au bénéfice du doute de Seydina Fall qui est resté constant dans ses dénégations depuis l’enquête jusqu’à la barre. Pour le détournement de mineure, je demande que Mamadou Niang soit acquitté, mais qu’il soit reconnu coupable de viol collectif ainsi que les autres. Pour la répression, je requiers 10 ans de réclusion criminelle sans possibilité de réduction de peine».
Les avocats des accusés ont démonté une par une la thèse du viol. Délibéré au 7 juin prochain.

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