Grande UNEPOLITIQUE
À L’ORIGINE DE L’ENTREVUE ENTRE MACKY SALL ET SERIGNE MOUNTAKHA
C’était dans les coulisses depuis le 1er juin. 16 morts, des centaines de blessés, des arrestations, des pillages et saccages d’édifices publics et privés, de commerces… Le bilan est lourd comme le climat politique. Le chef de l’Etat a été reçu hier, dans la soirée, par le khalife général des mourides à Darou Minam.
Pour l’heure, rien n’a suinté de cette audience bien surveillée. En revanche, Bès bi est en mesure d’affirmer que les tractations ont été menées de main de maitre par un trio bien introduit chez le khalife. Car, c’était aussi lui qui avait éteint le feu de mars 2021. Il s’agit de l’homme d’affaires et proche du khalife, Mountakha Kane, Imam El Hadj Malick Dramé, proche de Sonko et Serigne Mbacké Ndiaye de la Convergence libérale et patriotique et proche du Président.
LES TROIS HOMMES DE L’OMBRE
Tous ont rencontré le chef religieux et l’ont supplié d’intervenir et même de recevoir le chef de l’Etat. Tout a été minutieusement préparé et les deux protagonistes, Macky Sall et Ousmane Sonko ont donné leur aval pour cette démarche, a-t-on appris de sources concordantes.
Dimanche, les trois intermédiaires étaient à Touba pour « préparer le terrain ». Les autorités policières ont affirmé que des individus armés et même de nationalités étrangères se préparaient à d’autres attaques en cas de manifestations. C’est pourquoi le khalife a décidé d’intervenir pour éviter la reprise des violences. Après Touba, le chef de l’Etat fera un tour chez les autres familles religieuses. « Désormais des canaux de discussion sont ouverts », confie-t-on.
LE 3e MANDAT ET LE CAS SONKO
Alors, de cette audience avec Serigne Mountakha Mbacké pourrait sortir des résolutions allant dans le sens de la pacification de l’espace politique. Et parmi les points cruciaux, il y a la question du 3e mandat et l’éligibilité de Sonko, mais aussi de Karim Wade et Khalifa Sall. Mais rien n’est encore acquis. Il faut dire que les médiations se sont multipliées ces jours auprès des khalifes généraux des confréries pour « raisonner » les protagonistes. Il y a quelques semaines, le khalife avait envoyé une délégation au Palais pour plaider la préservation de la paix et la cohésion nationale.