TECHNOLOGIE

Combien y a-t-il réellement d’océans sur Terre ?

Un débat agite la communauté scientifique: combien y a-t-il réellement d’océans sur Terre ?

Selon l’Administration Nationale Océanique et Atmosphérique (NOAA), nous n’aurions techniquement qu’un seul océan, car l’ensemble du milieu marin est interconnecté. Cependant, il existe aussi quatre bassins océaniques définis géographiquement: l’Atlantique, le Pacifique, l’Indien et l’Arctique.En 2021, la Société National Geographic a ajouté une cinquième entité à cette liste: l’Océan Austral, dans les eaux glacées qui entourent l’Antarctique. Alors, combien d’océans notre planète abrite-t-elle ? Un, quatre, ou cinq ? La réponse dépend de l’interlocuteur.

Les océans sont les plus vastes étendues d’eau de notre planète, mais leur définition formelle reste sujet à controverse. L’Organisation Hydrographique Internationale, qui compte 98 États membres responsables de la démarcation des frontières océaniques, n’a pas encore reconnu l’Océan Austral, faute d’un accord unanime parmi ses membres.

Contrairement aux autres océans qui sont définis par les continents qu’ils bordent, l’Océan Austral se distingue par son courant, le Courant Circumpolaire Antarctique (CCA), qui circule d’ouest en est. Ce courant unique, probablement établi il y a 34 millions d’années, transporte les eaux qui entourent l’Antarctique jusqu’à une latitude d’environ 60 degrés sud, à l’exception du Passage de Drake et de la Mer de Scotia. Le CCA aspire l’eau de l’Atlantique, du Pacifique et de l’océan Indien, contribuant ainsi à la régulation thermique de la planète.

Les vents de cette région favorisent un phénomène appelé upwelling, où l’eau froide et riche en nutriments remonte à la surface. Une fois à la surface, cette eau absorbe le carbone de l’atmosphère avant de redescendre, faisant de l’Océan Austral l’un des plus grands puits de carbone de la Terre, selon une étude de la NASA en 2021.

Frank Nitsche, chercheur en océanographie à l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’Université Columbia, qui étudie l’Océan Austral depuis des décennies, soutient l’idée de l’interconnexion entre les océans. Quant à la reconnaissance formelle de l’Océan Austral par la Société National Geographic en 2021, il avoue n’avoir pas été au courant que celle-ci n’était pas encore officielle.

La reconnaissance formelle des océans peut paraître un détail, mais pour Renellys Perez, chercheuse en océanographie à la NOAA, cela pourrait aider les populations à mieux comprendre les problèmes maritimes de leur région. Selon elle, il est plus facile de comprendre les problèmes océaniques lorsqu’ils sont présentés dans une perspective régionale plutôt que globale.

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