Après les cinq morts enregistrés lors des manifestations qui ont débuté depuis jeudi, le calme est revenu dans plusieurs localités de la région de Ziguinchor. Sauf qu’il faut noter que dans la commune de Kafountine et plus précisément dans le village religieux de Albadar, des tirs à balles réelles ont crépité. Et malheureusement, parmi les manifestants, quelqu’un avait un fusil avec des cartouches et semblait riposter. Ce qui a causé la panique. Ainsi, une réunion de crise a été immédiatement convoquée dans le village pour situer les responsabilités.
A Bignona, les manifestants jouaient à cache-cache avec les forces de l’ordre. Les barricades érigées demeurent toujours visibles, car dès que les Fds débarrassent les troncs d’arbres et autres objets placés sur les grandes artères, les manifestants viennent derrière tout remettre. C’est ainsi que les barricades y sont toujours. Pour l’heure, aucun mort n’est enregistré, mais des blessés et des arrestations sont notés. Les dommages matériels sont énormes.
Ziguinchor : ville morte
Par contre, à Ziguinchor, beaucoup de commerces ont baissé rideau. Et pis, les véhicules sont moins visibles qu’à l’accoutumée. Les véhicules particuliers, taxis et motos Jakarta sont rares. Tout le monde s’est terré chez soi. Tous les lycées de la ville : Djignabo Bassène, Peyrissac, Kenya, El Hadji Oumar Badji de Djibock, ainsi que plusieurs établissements élémentaires ont tous été vandalisés. Les barricades sont toujours présentes dans les quartiers périphériques désertés par les Fds. Les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor sont bloqués dans le campus fermé. Les étudiants qui n’ont pas de parrain dans la ville de Ziguinchor ne savent plus à quel saint se vouer ne sachant où aller. Une étudiante en partance pour le quartier Diabir a été interceptée dans cette petite forêt par un individu qui l’a violée. Le transport aérien est bloqué jusqu’à nouvel ordre. Les voyageurs ont du mal à quitter Ziguinchor.
Baye Modou SARR