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Gestion des manifestations de juin : L’État droit dans ses bottes

Le propos liminaire a été décliné et est rythmé par la fermeté. Une façon pour Amadou Ba de dire à l’attention de l’opinion, qu’il est déterminé à faire toute la lumière sur les dernières émeutes du 1er au 3 juin.

Par Malick GAYE – Le gouvernement ne compte pas rester passif devant les derniers violents évènements du 1er au 3 juin. Justement, c’est pour en connaître les véritables causes qu’il a commandité des enquêtes auprès des services compétents de la sécurité et de la Justice. Et hier, devant un parterre de journalistes et les ministres des Forces armées, Sidiki Kaba, de la Justice, Ismaïla Madior Fall, de l’In­térieur, Antoine Diome, et du Commerce et porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, Amadou Ba ne pouvait manquer d’annoncer l’ouverture d’enquêtes «pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités. Les violences notées, les destructions de biens publics et privés ont des répercussions négatives et un coût considérable, qui mettent en péril les emplois, les entreprises locales, tout comme les partenaires de pays amis et l’activité économique en général».

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«Une évaluation est en cours pour estimer l’ampleur des pertes matérielles afin de déterminer les mesures à prendre en faveur des entreprises et les mécanismes de soutien appropriés pour l’ensemble des victimes de ces événements», a ajouté le chef du gouvernement dans son propos liminaire.
Appréciant les faits qui se sont déroulés du 1er au 3 juin, le Pm fait état d’«une entreprise de déstabilisation qui a commencé avec une cyberattaque et s’est poursuivie par des tentatives malveillantes de destruction et de sabotage d’infrastructures vitales et essentielles pour notre pays : dépôts de carburant, usine d’eau, centrale électrique, etc.».

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«Il existe plusieurs éléments factuels qui suggèrent des indices graves et concordants de l’existence d’une stratégie de manipulation visant à commettre des infractions contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national», poursuit Amadou Ba, qui a aussi présenté les condoléances du gouvernement aux familles des 16 personnes décédées au cours de ces évènements malheureux et exprimé sa compassion aux blessés. Non sans prévenir le risque d’effondrement des «remparts de la démocratie et de la liberté citoyenne, les uns après les autres, sous l’effet d’une stratégie pernicieuse de manipulation, élaborée et mise en œuvre par les partisans des théories insurrectionnelles». Ce, de par la manipulation des réseaux sociaux. D’où la détermination de l’Etat «à faire la lumière sur les événements récents et à traduire en Justice tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles». «Nous nous engageons résolument à ce que toutes les personnes impliquées dans ces violences répondent de leurs actions», assure le chef du gouvernement. Qui fait état d’«arrestations» et de «diligences en cours pour que la Justice soit dite dans les meilleurs délais».

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Il informe aussi de la libération de «mineurs et d’élèves remis à leurs parents». Alors que, soutient le Pm, «d’autres personnes, sur qui pèsent des présomptions et des soupçons élevés, sont maintenues en détention pour les besoins de l’enquête».
Rassurant toujours l’opinion, le Premier ministre réitère l’ouverture du gouvernement à «apporter toute précision utile sur les évènements dans le respect des règles de procédure».

Le Pm Ba soutient que «le gouvernement entend assumer pleinement ses responsabilités» devant les «enjeux et (les) stratégies de déstabilisation du pays qui sont à l’œuvre». Tout en réaf­firmant l’engagement de celui-ci «pour la recherche de la paix et de la concorde nationale».

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Amadou Ba avait, auparavant, pris le soin de souligner : «L’impératif de transparence a, en effet, toujours guidé les actions du gouvernement et nous y veillons dans le respect de lois en vigueur.»

Il a aussi tenu à mentionner que «toutes les questions de sécurité publique ne peuvent être débattues sur la place publique. Si chacun est libre de se faire son opinion sur toute question, il n’en demeure pas moins que beaucoup de données échappent à celles et ceux qui s’épanchent sur les réseaux sociaux en réfléchissant à la place des citoyens pour les manipuler au lieu de les informer».

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