POLITIQUE
Notre voie pacifique de conquête démocratique du pouvoir. Par le Prof Mary Teuw Niane
– la promotion de nos valeurs positives de culture, de civilisation et des valeurs issues de nos religions;
– la promotion de la connaissance et de la compétence qu’elles proviennent des institutions d’éducation et de formation, des acquis de l’expérience, des héritages culturels et religieux, etc.;
– la promotion de la paix comme facteur indispensable pour atteindre le bien être des populations.
Ces trois principes guident nos choix stratégiques, orientent nos décisions circonstancielles et forgent nos comportements par rapport aux différents événements qui jalonnent la vie de notre pays.
La paix est le cadre et l’environnement sans lesquels tout saut qualitatif sera émaillé de pertes en vies humaines, en ressources matérielles et financières, en opportunités économiques et sociales en plus d’être accompagnée d‘une détérioration de la cohésion sociale qui se traduit par la montée des haines et des animosités.
L’absence de paix, l’instauration de la violence, l’envahissement des esprits par la peur du quotidien sont des freins à l’espoir d’un futur meilleur, à la germination de rêves d’un monde meilleur. En fin de compte ce sont les plus grands blocages de l’émergence dans la société de la conviction que la transformation positive est possible.
Le pouvoir est très souvent à l’origine de la violence et il s’en sert pour se maintenir. C’est pourquoi le combat pour la paix est un choix stratégique pour ôter au pouvoir et à ses soutiens la possibilité de convaincre une partie de l’opinion qu’il est le garant de la paix sociale et de la stabilité du pays.
La violence n’est jamais un bon choix stratégique de combat pour la conquête du pouvoir.
Les destructions qui l’accompagnent, les démoralisations qu’elle crée, les victimes qu’elle provoquent constituent des réparations que tout nouveau pouvoir doit opérer avant de penser bâtir un Senegal nouveau.
L’environnement instable de notre pays est très sensible. Toute destabilisation de notre pays sera lourde de conséquences négatives sur son avenir dans la décennie à venir.
Le pouvoir joue avec le feu. À force de pousser une partie de la population à des révoltes violentes, à croire pouvoir ainsi discréditer l’opposition, il sème les germes néfastes d’une conflagration généralisée et d’une instabilité durable.
C’est pourquoi nous nous inscrivons résolument dans une stratégie de lutte pacifique.
Elle est un combat très difficile face aux injustices, aux iniquités et aux violences gratuites du pouvoir.
C’est le combat qui rassure la majorité de la population.
Ce combat la ramène à sa perception de son bien-être à conquérir. Il la rassure dans sa culture de convivialité, de teranga et de teddungal et enfin il donne la main à la grande majorité de la population sénégalaise pour emprunter le chemin qui mène vers la grande transformation nationale.
Ce qu’une personne peut, des milliers le peuvent mieux, des millions le peuvent encore plus.
Le combat pour la paix est rassembleur.
Car des tout-petits aux adultes en passant par les jeunes, la paix est sans aucun doute l’élément culturel le plus partagé, le plus pratiqué à longueur de journée. On se réveille en se souhaitant la paix et on se couche en se souhaitant encore la paix.
La violence ne peut être qu’un moment tragique d’égarement néfaste dans une société aussi profondément pacifique.
Toute stratégie de violence est inéluctablement vouée à l’échec.
Le combat pour la promotion de nos valeurs positives est dévastateur.
C’est une arme à fragmentation. Elle a atteint déjà le cœur des forces qui soutiennent le pouvoir. Par pans entiers, des femmes et des hommes hommes sont désormais alignés sur l’impérieuse nécessité du respect de la parole donnée et par conséquent du refus de la troisième candidature du Président de la République.
C’est pourquoi le combat pour la valorisation de la carte d’électeur, la transparence dans le processus électoral, l’organisation des élections par une autorité indépendante, l’instauration du bulletin unique, la suppression du parrainage, la modification de la loi électorale pour faire de l’électeur le seul décideur sur les candidatures constituent des batailles essentielles pour l’avenir démocratique de notre pays.
La promotion de la connaissance est indispensable pour sortir notre pays des ténèbres dans lesquelles le pouvoir actuel et des forces sociales ignorantes tentent d’enfoncer notre pays.
Le Sénégal est un pays de lumières.
L’Université de Pire Saxewar, Kocc Barma, Cheikh Moussa Kamara, El Hadj Omar Foutiyou Tall, Cheikh Ahmadou Bamba MBacké, Cheikh Moussa Ka, El Hadj Malick Sy, El Hadj Ibrahima Niass, Leopold Sédar Senghor, Cheikh Anta Diop, Ousmane Sembène, Etc., sont les illustrations de la place et du rôle que la connaissance a joué dans la construction du Sénégalais tout au long de notre histoire récente.
Le sacrilège causé par les destructions à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar est une gifle à notre histoire.
C’est l’ultime alerte que les forces conjuguées de l’ignorance et de l’obscurantisme sont prêtes à tout pour briser le désir de la jeunesse d’aller à la conquête de la connaissance, des mathématiques, du numérique, de la science, de la technologie comme le préconisait Cheikh Anta Diop.
Comme en 2000 et en 2012, notre intime conviction est que la page du pouvoir actuel sera définitivement tournée en 2024 grâce à nos cartes d’électeurs.
Dans la paix et la sérénité, le peuple Sénégalais pourra alors construire l’entreprise patriotique de transformation nationale que nous lui proposons.
Par Pr Mary Teuw Niane