Après un long combat contre la maladie, Silvio Berlusconi s’en est allé. L’ancien patron de l’AC Milan s’est éteint à l’âge de 86 ans.
Silvio Berlusconi est mort et c’est tout un pays qui ne sait pas s’il doit pleurer l’homme d’Etat, président du Conseil des ministres de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011, ou être « soulagé » par la disparition d’un homme d’affaires dont les frasques et les procès ont rythmé trois décennies de politique en Italie.
Hospitalisé le 5 avril 2023 pour un problème cardiaque, lui qui avait déjà subi une opération à coeur ouvert en 2016, il n’a pas survécu à la leucémie chronique dont il était atteint. Il est mort à l’hôpital de Milan, sa ville, à l’âge de 86 ans.
Né à Milan le 29 septembre 1936 d’une famille de la petite bourgeoise lombarde, Silvio Berlusconi ne se prédestinait pas à une carrière politique, lui qui a appris le droit et chantait sur les bateaux de croisière dans les années 50, tout en débutant une petite carrière d’entrepreneur.
Dans les années 60, il devient promoteur immobilier à Milan et acquiert une fortune considérable. En 1978, il fonde la holding Fininvest et monte un véritable empire des médias, en Italie d’abord, puis dans toute l’Europe.
Amoureux du football, il rachète le Milan AC en 1986, alors que le club est moribond. Investissant à perte pour acheter de nombreuses stars, il le portera au sommet du football, avec pas moins de cinq Coupes d’Europe et sept titres de champion d’Italie. Et en récoltera beaucoup de prestige, donnant notamment l’image d’un homme qui fait gagner l’Italie, dans un pays où le football est une religion.
La création de Forza Italia
Dès lors, rien ne l’arrête. En 1994, Silvio Berlusconi se lance dans la politique en créant un nouveau parti de centre-droit, Forza Italia, dont les mérites et le programme sont vantés sur les chaînes et les médias de son groupe. Son succès électoral est fulgurant : il devient président du Conseil des ministres en mars, après avoir remporté les élections législatives. Il devient ainsi et jusqu’à sa mort une figure incontournable du monde politique italien, nouant de nombreuses alliances pour rester ou accéder au pouvoir, notamment avec l’extrême-droite qu’il contribue à normaliser.
Marié à deux reprises, père de cinq enfants, Silvio Berlusconi sera un temps considéré comme l’homme le plus riche d’Italie, même si cette image sera ternie par de nombreux scandales financiers. Il sera ainsi condamné en 2013 pour fraude fiscale dans l’affaire Mediaset, liée à des commissions occultes autour de la vente de droits télés.
Il sera aussi impliqué dans des scandales de moeurs, notamment le « Rubygate », du nom d’une jeune danseuse marocaine mineure avec laquelle il aurait eu des relations sexuelles tarifées. Condamné en premier instance à sept ans de prison, il sera acquitté en appel.
Paris Match