On sait un peu plus des tenants et aboutissants de la visite nocturne du chef de l’Etat à Touba. Selon nos confrères de Seneweb, le président Macky Sall aurait fait part au khalife général des Mourides de sa décision de renoncer à une troisième candidature. Une décision qu’il entend mettre sur la table du Dialogue national avec, comme conditionnalité, la prolongation de son présent mandat présidentiel de deux ans jusqu’à 2026 afin de lui permettre de remettre de l’ordre dans le pays et d’organiser des élections inclusives, paisibles et transparentes. Ce qui entraînerait de facto le report de l’élection présidentielle fixée au 25 février 2024.
Ce report qui serait entériné par le Dialogue national permettrait de mettre en l’état les candidatures des leaders de l’opposition tels que Khalifa Ababacar Sall de Takhawou Sénégal, Karim Wade du Parti démocratique sénégalais et… Ousmane Sonko du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la formation (Pastef Les Patriotes), tous frappés d’inéligibilité. Des conditions sine qua non à ses yeux pour éviter au pays de sombrer dans des violences inutiles alors qu’on est de plain-pied dans l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières.
Pour sa part, le khalife général des Mourides qui aurait rappelé le contenu de son sermon de la dernière fête de Korité que ses émissaires avaient remis en mains propres au chef de l’Etat, a insisté sur l’impérieuse nécessité, pour tous les acteurs toutes obédiences confondues, de cultiver la paix et d’éviter de poser des actes qui pourraient embraser le pays. Sans pour autant donner sa bénédiction aux décisions politiques qu’envisagerait de prendre le chef de l’Etat, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a prié pour un climat apaisé dans le pays.
Certains observateurs avertis du landerneau politique nous ont confirmé que la prolongation du mandat présidentiel de deux ans est effectivement inscrite à l’ordre du jour du dialogue politique. Plus exactement, certains participants pourraient proposer un tel gain de deux ans en faveur de l’actuel président de la République. Et selon nos interlocuteurs, l’opposition aurait tort d’accepter ces deux ans supplémentaires qui vont permettre au camp du pouvoir de se réorganiser et de trouver un consensus autour d’une candidature pour l’élection présidentielle de 2026. Une prolongation qui pourrait aussi, selon eux, être mise à profit par le président Macky Sall pour approfondir la division de l’opposition avant de la réduire à sa plus simple expression…
Mais toutes ces informations sont bien entendu à prendre avec des pincettes vu que ni le président Macky Sall ni le Khalife Serigne Mountakha Mbacké n’ont révélé la teneur de leur entretien nocturne de ce lundi !