TECHNOLOGIE
Du liquide serait piégé dans le noyau solide de la Terre
Le cœur interne solide de la Terre pourrait ne pas être totalement solide. Des recherches récentes suggèrent plutôt un maillage de zones solides et liquides s’étendant jusqu’au centre Ces découvertes, fondées sur les échos des ondes sismiques, révèlent une plus grande variété à l’intérieur du noyau qu’on ne le supposait jusqu’à présent. Keith Koper, sismologue à l’Université de l’Utah, souligne que le noyau interne, qui s’épaissit d’environ un millimètre chaque année par solidification du noyau externe liquide, aurait grandi plus rapidement lors des premiers âges de l’histoire terrestre. Il émet l’hypothèse de tourbillons de fer liquide piégés dans le cœur solide. Le cœur interne de la Terre est une boule solide composée principalement de fer et de nickel, d’environ 2440 kilomètres de diamètre. Il est enveloppé par le noyau externe, une mer de fer et de nickel fondu d’environ 2260 kilomètres d’épaisseur. Le mouvement de ce métal en fusion crée le champ magnétique terrestre. Au fil du temps, le noyau externe a progressivement cristallisé, mais le rythme de ce processus reste largement inconnu.
Pour explorer le noyau, Koper et son équipe ont utilisé les données de 20 sismographes installés pour mesurer les ondes sismiques et surveiller les essais d’armes nucléaires. Ils se sont concentrés sur les ondes déclenchées par des séismes de magnitude 5,7 ou plus, suffisamment importantes pour atteindre le noyau interne et renvoyer un faible écho au sismographe.
Le principal résultat de cette étude, publié le 5 juillet dans la revue Nature, est que la composition du noyau est « inhomogène », c’est-à-dire variée. En d’autres termes, le cœur interne ne s’est pas solidifié uniformément.
Guanning Pang, chercheur postdoctoral à l’Université Cornell, confirme pour la première fois que cette inhomogénéité est présente partout à l’intérieur du noyau interne. Les ondes sismiques se dispersent davantage à mesure qu’elles pénètrent plus profondément dans le noyau, indiquant une inhomogénéité au centre de la Terre.