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« JE PENSE QUE QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU EST EN TRAIN DE SE PASSER AU SÉNÉGAL » (DIRECTEUR)

Au lendemain de la condamnation du leader du Pastef, Ousmane Sonko, pour corruption de la jeunesse par la Chambre criminelle dans l’affaire qui l’oppose à l’ex-masseuse, Adji Sarr, des manifestations ont éclaté un peu partout à travers le pays. C’est sur ces entrefaites que les locaux du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) ont été saccagés et incendiés. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 IRadio, le patron dudit établissement a eu une forte pensée aux parents qui ont perdu des proches.

« Nous, nous avons perdu beaucoup de matériels, mais c’est du matériel encore. Nous avons perdu beaucoup d’opportunités parce que nous avions programmé des manifestations scientifiques internationales qui ont été reportées ou qui risquent d’être annulées tout simplement. On a programmé des conférences, des colloques qui peuvent ne plus avoir lieu à cause de cette situation-là. Maintenant, sur les violences en tant que telles, le Cesti a été durement éprouvé. C’était triste. C’était désolant et nous n’avons pas compris pourquoi. Pourquoi un établissement qui, depuis 1965 forme des journalistes et des professionnels de la communication sociale se retrouve à être incendié ? Pourquoi des établissements de l’université aussi prestigieuse que la Faculté de médecine, la Faculté des lettres, la Faculté de droit, l’IFACE, l’École supérieure des mines, etc., pourquoi tous ces établissements-là qui forment des cadres du pays qui n’ont aucune occurrence politique sont attaqués et leurs biens réduits en cendre », s’interroge Dr Mamadou Ndiaye.

Selon lui, c’est un questionnement qu’il faut faire et il faut trouver une réponse. « Pour moi il y’a un déclic. Quelque chose de nouveau est en train de se passer au Sénégal. J’ai été étudiant dans cette université, j’y enseigne depuis plus de 15 ans et je pense que c’est un élément nouveau qu’il faut interroger. L’université la partie pédagogique était un refuge pour les étudiants du fait des lois tout simplement, les franchises universitaires », a-t-il dit. Avant d’enchaîner : « aujourd’hui s’ils s’attaquent à des établissements qui ont du mal à fonctionner même correctement avec un budget, je pense que nous sommes en train de descendre bien bas. Je pense que la jeunesse de ce pays doit être sensibilisée dans sa relation avec les biens publics. Toute obédience confondue, je pense que nous devons faire un immense travail, un travail profond de citoyenneté. Le bien public doit être sacré, le bien public doit être protégé, le bien public ne doit pas être détruit par des problèmes ou des contingences politiques ».

À la question de savoir est-ce que le saccage du Cesti n’a pas été causé par le comportement de certains journalistes ? Dr Mamadou Ndiaye a précisé : « ce que font les journalistes dans leurs rédactions n’engage pas le Cesti. S’il y’en a des gens qui ne sont pas contents du travail de la presse, ce n’est pas au Cesti de subir la foudre d’une partie de la population pour cette raison-là. Par ailleurs, je suis optimiste par rapport à cette situation-là parce que nous travaillons tous les jours pour la reconstruction du Cesti grâce à la solidarité mais aussi, grâce au travail effectué par le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar qui nous appuie dans toutes les démarches. On avait le projet d’ériger un nouveau bâtiment pour renforcer de nouvelles formations, de nouveaux masters spécialisés en journalisme. Mais également pour pouvoir avoir un maximum de studios de radio et de télévision pour pouvoir former davantage de journalistes qualifiés et de techniciens ».

Il faut dire que malgré le coup qu’il a reçu, le Cesti est en train de s’organiser. Les diplômés du Cesti mais aussi tous ceux qui ont eu une relation avec le Cesti même des particuliers sont en train de les appuyer pour que le Cesti puisse reprendre à faire son travail correctement. « Je voudrais annoncer que les étudiants ont commencé à faire des cours en ligne. Au Cesti on a l’expérience des cours en ligne. Pour ceux qui ont des problèmes de connexion ou d’ordinateurs, nous sommes en train d’aménager une plateforme pour leur mettre des contenus là-bas. Nous sommes optimistes que les cours vont reprendre en présentiel la rentrée prochaine ».

 

 

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