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LES 4 PILIERS DE LA STRATÉGIE NATIONALE DE LUTTE

« Aujourd’hui, je me tiens devant vous avec un cœur lourd, car nous devons faire face à une réalité qui touche profondément notre humanité. Les pirogues qui chavirent, comme ce fut le cas il y a quelques jours à Ouakam, ou les images de désolation qui nous envahissent quotidiennement mettent en lumière les défis auxquels notre monde est confronté ». Une déclaration faite par le Premier ministre, Amadou Ba, qui procédait à la validation de la stratégie nationale de lutte contre l’émigration irrégulière.

A l’occasion, il a souligné que « la migration irrégulière est un phénomène d’une ampleur dramatique. » Ce, malgré les efforts déjà consentis, dont des politiques publiques qui promeuvent le développement économique, social et éducatif et des programmes visant à créer des opportunités d’emploi et à renforcer les infrastructures. Il reconnaît que la recrudescence du fléau « appelle à notre attention, à notre compassion et à notre détermination collective à agir. »

D’autant plus qu’a-t-il relevé : « Derrière chaque migrant irrégulier se cache un récit humain, des rêves, des espoirs et des sacrifices. Des femmes, des hommes et des enfants risquent leur vie pour franchir des frontières, quittant leur foyer, parfois dans des conditions désespérées, au péril de leur sécurité et de leur dignité. Leur voyage est semé d’embûches, souvent entre les mains d’organisations criminelles sans scrupules qui exploitent leur vulnérabilité. »

Par ailleurs, « derrière les chiffres et les statistiques se cachent des histoires déchirantes de vies brisées, d’espoirs perdus et de familles séparées. Certaines de ces histoires se terminent tragiquement, avec des pertes en mer ou dans des déserts hostiles. Nombreux sont ceux qui ne survivent pas à cette traversée périlleuse, victimes de naufrages, d’épuisement, ou de violences inimaginables », a-t-il regretté.

Il insiste : « Face à cette réalité, nous sommes confrontés à un dilemme humain. D’un côté, nous devons répondre aux défis et aux risques que l’émigration irrégulière pose aux migrants eux-mêmes, ainsi qu’aux communautés d’origine et de destination. De l’autre côté, nous ne pouvons ignorer notre devoir de compassion et de solidarité envers ceux qui cherchent une chance de réaliser leur potentiel, dans la dignité et la sécurité. »

Avant d’indiquer : « La lutte contre l’émigration irrégulière est un effort collectif qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la société. En travaillant ensemble, nous pouvons créer un environnement propice au développement, à la stabilité et à la prospérité, et ainsi dissuader les jeunes de risquer leur vie dans des migrations irrégulières. Les États ont un rôle fondamental dans la gestion de migration irrégulière. »

C’est ainsi que le Président Macky Sall avait demandé au Gouvernement d’élaborer cette stratégie nationale, « fruit de consultations et de réflexions approfondies avec des experts, des organisations de la société civile et des acteurs concernés », a-t-il rappelé, expliquant qu’elle (stratégie) vise à aborder les causes profondes de la migration irrégulière en mettant l’accent sur quatre piliers essentiels :

D’abord, la promotion de l’éducation et de la formation. A ce propos, a-t-il développé : « Nous devons investir massivement dans l’éducation, car elle est la pierre angulaire du développement économique et social. En offrant une éducation de qualité et en renforçant les compétences de nos jeunes, nous leur donnons les moyens de réussir et de contribuer positivement au développement de notre nation.. »

Ensuite, le chef du gouvernement a évoqué la création d’emplois et d’opportunités économiques, expliquant que « le développement économique inclusif est indispensable pour freiner l’exode de nos jeunes. » Aussi, « le Gouvernement soutient l’entrepreneuriat, l’innovation et encourage l’investissement dans les secteurs porteurs afin de générer des emplois durables et décents. »

Puis, il a insisté sur « la protection des droits humains et la lutte contre l’exploitation », affirmant que le gouvernement œuvre « sans relâche pour protéger les droits fondamentaux de tous les individus, qu’ils soient citoyens sénégalais ou étrangers résidant sur notre territoire. » Dans ce sillage, a-t-il promis, « la traite des êtres humains et l’exploitation des plus vulnérables ne seront jamais tolérées, et nous veillerons à l’application rigoureuse des lois en la matière. »

Enfin, il a énuméré « la sensibilisation et la coopération internationale. » Ce, pour garantir : « La lutte contre la migration irrégulière est une responsabilité qui dépasse nos frontières. Nous renforcerons, chaque jour davantage, notre coopération avec nos partenaires internationaux pour échanger les meilleures pratiques, partager nos expériences et coordonner nos efforts dans cette quête commune de stabilité et de développement. »

« Notre potentiel pour lutter contre la migration illégale est vaste et varié. Ensemble, Gouvernement, société civile, secteur privé, citoyens, partenaires au développement, nous pouvons bâtir un Sénégal fort, prospère et inclusif, où chacun peut trouver sa place et réaliser ses aspirations légitimes », a-t-il conclu.

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