TECHNOLOGIE
Les grandes failles californiennes prêtes à engendrer de puissants séismes
La relocalisation précise des séismes montre des failles présentant des surfaces lisses, planes ou arquées, sur des échelles allant de quelques centaines de mètres à quelques dizaines de kilomètres et ce, à la profondeur sismogène. Cette régularité peut jouer un rôle crucial dans la genèse des grands séismes, et peut transformer notre compréhension de la physique de la rupture et des risques sismiques.
Les auteurs dont un chercheur du CNRS-INSU, appliquent une nouvelle procédure de localisation des séismes à de grandes séquences de tremblements de terre et à la microsismicité le long de failles décrochantes en Californie. Cette méthode multi-échelle permet de corriger certains effets de distorsion et la relocalisation des séismes révèlent que les surfaces de failles sont lisses en profondeur, planes ou arquées sur des échelles allant de quelques centaines de mètres à quelques dizaines de kilomètres.
Les scientifiques démontrent donc que la rupture sismique ressemble davantage à des boites à oeufs glissant sur leurs côtés lisses, et ceci a des conséquences évidentes. La présence en profondeur de surfaces lisses à plusieurs échelles dans les zones de failles décrochantes majeures peut influencer l’initiation, la rupture, la direction et l’arrêt des ruptures sismiques, et ces failles lisses sont peut-être même nécessaires pour que de grands tremblements de terre se produisent.
Sismicité le long de la faille de Calaveras vue en carte. Les hypocentres M>1.5 du 01/01/1984 au 26/1°/2022 ont été relocalisés avec NNL-SSST-coherence. Les hypocentres des séismes principaux (1984 Mw 6.2, 1979 M5.8 et 2007 M 5.4) sont indiqués. Le séisme de 1984 et les répliques enregistrées dans le mois qui a suivi sont en jaune. Le panneau du bas montre l’alignement de la sismicité sur un arc de cercle.
Ces résultats peuvent aider à cartographier l’aléa sismique et viennent renforcer les travaux récents sur les ruptures en surface. Ces travaux montrent que les ruptures en surface reflètent en grande partie des déformations secondaires peu profondes et souvent complexes, et non les surfaces de glissement sismique actives en profondeur.