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UNE PIROGUE AVEC À BORD 150 PERSONNES INTROUVABLE DEPUIS 15 J
Alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur les candidats à l’émigration dont la pirogue a chaviré, hier, à hauteur de Ouakam, Bés bi a appris la disparition d’une embarcation, avec à bord 150 personnes. Elle est partie de Fass Boye et est introuvable depuis deux semaines. Témoignages d’un père dont le fils, âgé de 18 ans, en fait partie.
À Fass Boye, dans le département de Tivaouane, c’est l’inquiétude et la désolation. Pour cause, une pirogue avec à bord, au moins 150 personnes, et qui est partie de cette localité et qui devait rallier l’Espagne, a disparu depuis maintenant 15 jours, selon plusieurs témoignages. Et depuis lors, aucune nouvelle d’eux. Et le pire, c’est que la quasi-totalité de ces jeunes qui sont partis à l’aventure dans cette embarcation de fortune sont issus de cette commune. Même si, renseigne Pape Diop, dont l’un des fils figure parmi les disparus, d’autres jeunes d’autres localités en font partie. Et ce qui accentue l’angoisse de ces pères et mères de famille, disent-ils, c’est que les recherches entreprises depuis samedi par les Espagnols qui ont ratissé toutes leurs côtes à bord de navires et d’hélicoptères, n’ont aperçu aucune embarcation ayant à bord des Sénégalais. Les autorités marocaines qui ont également été avisées de la disparition de cette pirogue, ont ainsi entamé plusieurs recherches. Pour le moment, sans résultat.
« Mon fils de 18 ans fait partie des disparus et il ne m’a même pas avisé de son départ »
Très inquiet, à l’image de tous les riverains de Fass Boye, le quinquagénaire, Pape Diop, pleure déjà son fils de 18 ans Khadim Diop, qui fait partie des membres de l’équipage. « Cela fait 15 jours qu’ils sont partis et on a aucune nouvelle d’eux. Il ne m’a même pas avisé de son départ. Je me suis réveillé et je ne l’ai pas vu dans sa chambre. C’est après que j’ai appris qu’il était parti », a confié le père de famille. Il dit avoir été jusqu’au Service des pêches pour lancer l’alerte. Mais, jusque-là il n’a aucune nouvelle. S’il dit comprendre la détresse des jeunes qui prennent la mer, il ne cautionne pas, tout de même, cette forme d’émigration. Pape Diop a expliqué que son fils est un pêcheur, mais depuis quelque temps, il rentre bredouille à l’image des autres pêcheurs. Il a, à ce propos, égratigné les programmes de financements mis en place par l’Etat en soutenant que les fils de Fass Boye ont été laissés en rade.
Pape Guèye : « Moi, j’étais parti en Espagne par la mer en 2006 »
Abondant dans le même sens, Pape Guèye a lui aussi vécu l’expérience de l’émigration clandestine en 2006. « On était 97 personnes dans une embarcation pour rallier l’Espagne, mais par chance, on est arrivés à destination au bout de 6 jours », a indiqué le jeune homme. Seulement, dit-il, après un séjour de 42 jours à Ténériffe, on a été expulsés et rapatriés au Sénégal.