POLITIQUE
APPEL réclame la libération immédiate de Pape Alé Niang « très malade »
Pour cette nouvelle arrestation, APPEL cherche en vain le mobile réel des autorités sénégalaises. L’analyse des dernières sorties du confrère ne montre aucun élément d’incrimination sérieux. Ce qui prouve, une fois de plus, qu’il s’agit d’une injustice manifeste et d’un acharnement assumé de l’Etat du Sénégal sur la personne de Pape Alé NIANG.
Dans son dernier live qui date de vendredi dernier, jour de l’arrestation de l’opposant Ousmane SONKO, nous avons été témoins de la dextérité et du professionnalisme dont il a fait montre tout au long de l’émission. Il a même coupé la parole à des intervenants qui, subrepticement, ont cherché à appeler les jeunes à sortir dans la rue. Pape Alé NIANG a plutôt fait preuve d’une grande responsabilité en invitant son public à la prudence, tout en cherchant à éclairer leur lanterne en donnant la parole aux avocats de monsieur Ousmane SONKO.
Aujourd’hui, les nouvelles qui nous parviennent du pavillon spécial ne sont pas rassurantes. Notre confrère a une santé fragile, ce qui l’avait contraint, lors de ses premières incarcérations en novembre et décembre 2022, à de longs séjours à la clinique et à l’hôpital Principal de Dakar. Depuis sa sortie de prison, le 4 janvier2023, il est sous traitement et, surtout, sous surveillance médicale rapprochée. C’est ce qui justifie qu’il ait été d’ailleurs conduit directement au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec après son placement sous mandat de dépôt. En dépit de tout cela, son état de santé empire. Ses avocats ne cessent d’alerter.
APPEL interpelle le gouvernement sur les véritables motifs de cette obsession à voir Pape Alé NIANG, même très malade, privé de liberté. Elle prend donc à témoin l’opinion nationale et internationale sur cette volonté manifeste de casser la « voix » du Directeur de Dakarmatin. L’emprisonnement de Pape Alé NIANG est pire que tirer sur une ambulance.
Du reste, plusieurs organisations professionnelles des médias sont très préoccupées par la situation de la liberté de la presse au Sénégal qui est malmenée. L’emprisonnement des journalistes, la suspension de signal de télévision, l’agression de reporters sur le terrain, sans oublier la coupure de l’Internet mobile, sont devenus courants. Nous avons l’impression de vivre sous une République bananière où les oukases politiques des autorités sénégalaises sont clairement au-dessus des lois de la République.
Cette tentative de liquidation non officielle de la presse par l’Etat du Sénégal intervient au moment où le secteur propose des « Assises nationales » pour des réflexions profondes et structurelles sur les médias. Mais curieusement, chaque fois que la CAP fixe une date pour le lancement des travaux de ces Assises, un journaliste est emprisonné ou violenté. A cela, s’ajoute une quasi réticence des autorités publiques par rapport au projet même des Assises.
L’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en ligne (APPEL) lance un appel à tous les acteurs des médias pour une remobilisation générale. L’heure n’est plus au compromis circonstanciel ou de façade. Nous avons l’obligation de défendre notre profession. C’est ainsi qu’un plan d’action sera proposé et autour duquel nous invitons tous les pans de la presse à s’engager.