TECHNOLOGIE

Cette « rouille poilue » se gave littéralement de notre pollution

Des chercheurs viennent de développer une « rouille intelligente » capable d’attirer des polluants dans l’eau. Une solution qui pourrait permettre de nettoyer nos cours d’eau des résidus de pétrole, plastiques, glyphosate et même certaines hormones.

Pour arriver à un tel résultat, les scientifiques de l’Université allemande d’Erlangen-Nuremberg ont recouvert des nanoparticules sphériques d’oxyde de fer(communément appelées « rouille »), avec des molécules d’acide phosphonique. Ces molécules ainsi appliquées, viennent se greffer comme des « poils », en dépassant de la surface des molécules.

Puis les chercheurs ont appliqué divers composés venant enrober ces molécules, leur procurant ainsi des capacités spécifiques. En effet, les chercheurs ont constaté qu’en fonction de l’enrobage appliqué, il était possible de « paramétrer » leurs capacités d’attirer tel ou tel polluant.

Le fait que l’oxyde de fer présente une nature superparamagnétique a permis de faciliter grandement sa manipulation: cela lui permet d’être attiré par les aimants, sans pour autant que les particules ne s’attirent entre elles. De ce fait, elles peuvent se répandre aisément dans l’eau, capter les polluants, et ensuite être récupérées par la simple utilisation d’un aimant. Lors des premiers essais, les chercheurs sont parvenus à capturer du pétrole dans de l’eau collectée dans la mer Méditerranée. Puis en ajustant les propriétés des surfaces des nanoparticules, ils ont réussi à isoler du glyphosate dans de l’eau provenant d’un étang. Par la suite, ils ont également recueilli des nano et micro-plastiques dans des échantillons d’eau de rivière et de laboratoire. Ils ont ainsi réussi à cibler les polluants les plus présents dans nos lacs, rivières et océans.

Ils ont ensuite souhaité élargir leurs essais, en tentant de capturer certaines hormones via ce système. En effet, ces dernières sont transportées dans les cours d’eau via nos eaux usées et, même si elles y sont relativement peu présentes par rapport aux autres polluants préalablement cités, elles peuvent s’avérer nocives pour la faune sous-marine. Et ils y sont parvenus en captant des œstrogènes !

Les résultats de cette étude ont été présentés lors de l’American Chemical Society. La pollution des eaux est un sujet majeur d’actualité, espérons que la « rouille intelligente » puisse aider à lutter contre ce fléau.

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