Ceux qui ont misé sur une non-participation du parti Pastef à la Présidentielle peuvent déchanter. C’est du moins ce que Dr Dialo Diop tente de leur dire. «Le parti Pastef aura un candidat», a-t-il soutenu. Car, précise-t-il : «Chez nous, le chef d’équipe n’est pas un tyran. C’est un coach.» Il a ainsi validé un plan B au cas où Sonko ne participerait pas au scrutin de 2024.
Par Malick GAYE – Ousmane Sonko, en prison avec une bonne partie des cadres de Pastef, son parti qui a été dissous par le ministre de l’Intérieur, ne peut pas empêcher leur projet de prospérer. C’est l’argument défendu par Dr Dialo Diop. L’ancien vice-président chargé du panafricanisme et des questions mémorielles du parti Pastef vient d’apporter une lumière sur le flou qui entoure la position de son parti sur la Présidentielle de 2024. En effet, avec Ousmane Sonko qui est en prison, les «Patriotes» avaient toujours refusé d’évoquer un plan B au cas où leur leader serait empêché. Il avait été même reproché à certains leaders de Yewwi askan wi de travailler à la séparation entre Khalifa Sall et le maire de Ziguinchor, pour pouvoir récupérer son électorat. Invité de l’émission «Objection» de dimanche passé sur Sud Fm, Dr Dialo Diop a affirmé que «le parti Pastef aura un candidat en 2024». Une déclaration qui risque de faire grand bruit. En effet, dans les rangs des «Patriotes», agiter cette éventualité était, dans un passé récent, assimilé à un acte de trahison, tant ils étaient à fond derrière la candidature de Sonko. «On ne peut pas rayer une force politique d’un trait de plume. Le parti Pastef, en tant que force politique, est bien là. Sonko n’est que le chef d’équipe. Chez nous, le chef d’équipe n’est pas un tyran. C’est un coach. Il est clair, sûr et certain que le parti Pastef aura un candidat à l’élection présidentielle de février prochain», a-t-il déclaré. Les «Patriotes», qui soupçonnent des velléités de report de l’élection présidentielle, feront «le maximum possible», à en croire Dialo Diop, pour que ce scrutin se tienne à date échue.
Fort de ce constat, Dr Dialo Diop estime qu’ils ne «ne laisseront pas des mesures illégales, injustes et inhumaines prospérer. Quand on voit cette fièvre malsaine du chef de l’Etat à vouloir engager une guerre contre le Niger, on se demande si ce n’est pas une occasion d’avoir un prétexte pour reporter l’élection puisque manifestement lui et son camp ne sont pas prêts».
Si cette idée venait à se matérialiser, les souteneurs de Sonko souhaitant une consigne de vote favorable en leur faveur, vont devoir se trouver un plan B. Mais cela peut être aussi pour les «Patriotes», le début d’une division voire d’une fracture. Au cas où Birame Soulèye Diop se présentait, ce qui reste des cadres du parti va-t-il le soutenir, lui qui avait renié publiquement les règles de bonne gouvernance en s’agrippant à ses deux mandats électifs ? Les membres du parti Pastef qui ont misé sur une non-participation de Sonko vont-ils se ranger derrière lui qui est considéré comme un néophyte ? Voilà autant de questions auxquelles les réponses ne tarderont pas à venir.